Isotop veut gagner le TOS du port du futur

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De son siège social à Port-Saint-Louis-du-Rhône, Christian Taormina, président de MGPS*, pense bientôt toucher le « port du futur ». C’est justement le nom du programme fédérateur dans lequel se positionne le projet Aspect (Automatismes sécurisés portuaires pour l’exploitation, la classification et la traçabilité). Parmi les centaines de projets de R&D labellisés l’an dernier par les pôles de compétitivité et aidés par le Fond unique interministériel (FUI), il est le seul de nature portuaire. Autre particularité, il est soutenu à la fois par quatre pôles de compétitivité: trois de Paca (SCS, Optitec, Mer) et le Normand Novalog, qui l’ont conjointement labellisé en avril 2009.

Un Terminal Operating System de nouvelle génération

L’objectif de Christian Taormina est ambitieux: proposer d’ici un peu plus d’un an à l’ensemble des terminaux conteneurs des ports français une nouvelle génération de TOS (Terminal Operating System) appelée Isotop. Deux ou trois systèmes informatiques équipent aujourd’hui les grands terminaux mondiaux. Aidés par GPS, ils règlent le ballet complexe des cavaliers qui chargent ou déchargent les « boîtes » des navires. Ils portent le poids de leur âge, du début de leur développement dans les années 1980-1990. « Bien avant la massification des conteneurs et les nouvelles règles de sécurité internationale (ISPS), précise le responsable de MGPS, qui espère gagner 30 % sur les surfaces, le temps et les énergies nécessaires pour effectuer une même tâche tout en réduisant la pénibilité ».

Comment? « Isotop est une solution complète de nouvelle génération qui intègre les briques technologiques dernier cri; tag plomb RFID, tracking, portiques automatiques, systèmes de protection périmétrique. Ce système intégrera de nouvelles fonctionnalités en matière de sécurité pour les personnels comme pour les marchandises », argumente Christian Taormina.

Porté par un consortium d’industriels et d’académiques, le projet (2,75 M€ sur 24 mois) exploite la maturité des technologies RFID, l’expertise en optronique et en traitements d’analyse d’images pour développer de nouvelles fonctionnalités dans la gestion portuaire. Dans ce cadre, la société marseillaise Shaktiware mettra à profit son expérience dans les domaines de la vidéosurveillance haute définition, du comptage et reconnaissance de véhicules et du contrôle d’accès par reconnaissance de plaques d’immatriculation. D’autres partenaires comme l’infologisticien MGI, Smart Packaging, l’Onera, le Cral ou Telecom ParisTech apporteront également leurs savoir-faire.

Un des éléments clés du futur système, encore à l’état de préprototype, tient dans la paume de la main. Une boucle de métal sur laquelle vient se greffer une minisource électrique (batterie) qui alimente un chip RFID. L’élément est le futur plomb qui verrouillera l’accès des conteneurs. Il assure une sécurisation incomparable, pratiquement inviolable, et laisse lire ses données à distance. Chargé sur un camion qui arrive à 45 km/h, il fournira en passant l’identité du contenu, le crédit documentaire de la marchandise. Un plomb qui vaudra aussi de l’or pour les plates-formes logistiques.

En attendant, les partenaires d’Aspect tablent sur un CA de 60 M€ sur les cinq années suivant le projet et la création d’une quarantaine d’emplois directs. « Il permettra à MGPS de se positionner comme fournisseur de solution sur le marché mondial des TOS », ajoute son initiateur.

MGPS (manutention gérée par satellite), société d’ingénierie créée en 2003 et filiale à 75 %, du principal groupe de manutention marseillais MGM (Port Synergy-Socoma-Sea Invest), le quart restant se distribuant entre cinq salariés.

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