La région Nord-Pas-de-Calais, autorité concédante du port de Boulogne-sur-Mer, a fait le choix d’accompagner la CCI dans sa reconquête du transmanche, avec l’aide de LD Lines. « Justice est faite », s’est écrié Daniel Percheron, président du Conseil régional, en inaugurant le premier poste du terminal roulier, mis en service au cours de l’été 2009. LD Lines a ensuite joué avec les nerfs des Boulonnais et de ses clients. La route Boulogne-Douvres a d’abord connu le catamaran rapide Norman-Arrow, puis le car ferry Norman-Spirit, devenu Ostend-Spirit après son transfert sur Ostende-Ramsgate, enfin le Norman-Bridge, désormais accompagné de son jumeau le Norman-Trader.
Il s’agit de deux fréteurs de la série des Merchant, construits à la fin des années 1990 en Espagne. Ces navires, d’abord dédiés à une centaine de semi-remorques et à leurs chauffeurs, peuvent aussi embarquer jusqu’à près de 400 passagers, soit en moyenne 150 voitures. LD Lines, qui a toujours affirmé vouloir jouer sur les deux tableaux, offre depuis fin mai six rotations quotidiennes. Une cadence qui permet de séduire les transporteurs en provenance ou à destination du sud de l’Europe, avec une capacité de plus de 250 000 unités de fret par an. Autrement dit, LD Lines passe la vitesse supérieure sur le marché lucratif du fret, sans publicité excessive. De quoi ajouter au malaise calaisien, et en particulier aux inquiétudes de SeaFrance. Une performance nettement supérieure à 100 000 camions est probable cette année. Ce qui ramènera l’établissement boulonnais au-delà du million de tonnes, tous transbordements compris (775 000 t en 2009).
Le port de commerce hors roulier est pour le moment à la peine, à 116 000 t en 2009. Les produits forestiers sont tombés autour de 80 000 t, les clinkers ont disparu, les agrégats sont en forte baisse. Seuls espoirs pour Boulogne Hub Terminal, le développement du trafic d’éoliennes, mais aussi la logistique liée au roulier.