Si quiconque avait des doutes, la plénière du Conseil régional du 21 avril les a balayés: après les dernières élections, les conseillers régionaux relancent à la quasi unanimité le projet de construction de Calais Port 2015, un nouveau port roulier gagné sur la mer, au nord du port actuel. Cet engagement est pris conformément à la loi dans les trois mois suivant le dépôt du rapport de la Commission nationale du débat public. Ce débat a été clos le 16 décembre. Calais 2015, aux yeux du Conseil régional, est le projet phare de la décennie, l’un des moyens de consolider l’ouverture de la région comme hub logistique sur le flanc sud de la « grande banane bleue » rhénane. Il comporte un aspect minimaliste nécessaire, celui de donner à Calais le moyen de satisfaire ses clients. Les nouvelles unités de PO ferries entreront au chausse-pied dans le port actuel, qui n’est donc pas la solution d’avenir. Il est aussi un effort de symétrie face à Douvres, qui peaufine son projet, quoiqu’avec difficultés face à la crise. Il est enfin un pari sur l’avenir, même si les prévisions de trafic routier transmanche aujourd’hui ne semblent plus guère solides. Calais ne peut s’interdire le développement. Calais a besoin de respiration.
Il s’agit bien de construire un nouveau port, depuis la plage nord. Une digue elliptique de 2 500 m de long entourera un bassin de 130 ha dragué à 9 m minimum CM, dans lequel les ferries de nouvelle génération, jusqu’à 240 m de long et 35 m de large, pourront virer à leur aise dans des cercles d’évitage de 360 m de diamètre. Par un chenal extérieur de 700 m de long, le port sera accessible au chenal naturel du port. Le projet est évolutif. Mais il comprend en première phase au moins trois postes transmanche, un poste roulier adapté à des unités de 200 m de long et 32 m de large, un poste de service et un poste croisière. En configuration maximale, jusqu’à sept postes rouliers sont prévus.
À l’arrière des quais, c’est un dispositif de transit à grande vitesse qui est prévu. Les terre-pleins d’attente, à l’instar de Douvres, se trouvent face aux postes d’embarquement dans une profondeur limitée. Par contre, à l’est du dispositif, une assez vaste zone publique fret et entrée de port sera aménagée. Une forte extension des zones d’attentes actuelles est prévue. Un viaduc de liaison nord-sud entre le nouveau et l’ancien port et un dispositif routier complexe portent l’accent sur la fluidité. Nouveauté marquante, un faisceau ferroviaire longe le port d’est en ouest jusqu’au poste roulier.