« Nous sommes bien dans notre planning », constate Philippe Bertonèche, président du Spem, le Syndicat professionnel des entreprises de manutention du GPM Dunkerque-Port. Les actes de cession des outillages ont été signés fin avril. Chacun des agents du GPM susceptibles d'être transférés dans les entreprises de manutention devrait recevoir une proposition détaillée. Seuls les volontaires devraient être transférés. « Nous avons le sentiment d'avoir bien fait avancer les choses. Je crois que les efforts des entreprises pour présenter une réelle organisation du travail ont apporté aux agents du GPM les réponses attendues à leurs questions, commente le président du Spem. Ce qui est désolant, c'est que cette négociation se soit déroulée en pleine crise suraiguë de l'activité portuaire. Mais nous avons su faire face, en utilisant les accords de place, à cette difficulté exceptionnelle », ajoute-t-il.
Les agents du GPM seront transférés au moment où les entreprises s'engagent « très prudemment », souligne Philippe Bertonèche, dans la reconstitution de leurs effectifs. À la suite de l'effondrement des trafics liés à la sidérurgie à partir de fin octobre 2008, toutes les embauches ont été gelées. La place a donc « laissé filer assez massivement » les effectifs en 2009, notamment chez Sea-Bulk et STE (Société du Terminal de l'Escaut, spécialisée dans les aciers) où ils étaient tombés très bas. De plus, une vingtaine de dockers dits « historiques » carte G quitteront les entreprises cette année. Il est donc nécessaire de reconstituer les effectifs des entreprises « progressivement », prévient le président du Spem, et de même, de reconstituer la force d'appoint en intérim. Tout dépendra de l'activité au second semestre et au début de l'année prochaine. L'objectif pourrait être de retrouver les effectifs de 2008, en gros à raison de deux tiers de mensualisés et un tiers de force d'appoint.
Le sort de NFTI opérateur unifié
APMT, filiale du groupe AP Møller Mærsk, a mis en vente depuis près de six mois sa participation majoritaire (61 %) dans la SAS d'exploitation du terminal conteneurs NFTI (Nord France Terminal International) opérateur unifié. APMT est l'opérateur. Il semble logique que son partenaire CMA-CGM, premier client du terminal, en prenne les rênes. L'inconnue reste à quelle hauteur, et avec quelle participation du GPM (9 % aujourd'hui). Au moment où nous écrivons, rien n'est arrêté. Malgré la perte de l'escale directe Mærsk Chine Europe AE10 en octobre dernier, l'activité du terminal reste quasi stable autour de 200 000 EVP en valeur annuelle.
Les outillages transférés
Deux des plus importants des terminaux, le Quai à pondéreux ouest et le terminal à conteneurs, sont confiés depuis une décennie à Sea-Bulk, d'une part, à NFTIou d'autre part, deux opérateurs dits « unifiés » dans lesquels le GPM Dunkerque-Port est minoritaire. Ces deux terminaux sont déjà sous commandement unifié, avec transfert de personnels du port réalisé sans encombre. Dans le transfert d'outillage signé fin avril, schématiquement, Sea-Bulk, associé à Barras SNM minoritaire, et au GPM (à 10 %) acquiert quatre grues Liebherr dont les plus puissantes. Au terminal F13, Dewulf-Cailleret prend les deux Caillard de 40 t. Au quai aux aciers, STE (Société du terminal de l'Escaut) reprend la récente Italgru, et une Caillard de 40 t. Le portique fluvio-maritime de ce quai est en vente.