Effets collatéraux de la marée noire

La marée noire qui se répand actuellement dans le golfe du Mexique, à la suite de l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP, pourrait bien avoir des effets collatéraux sur des compagnies maritimes spécialisées dans les services maritimes. Depuis le début des fuites de pétrole, les États-Unis ont décidé de suspendre les forages en eaux profondes. « Au niveau mondial, le marché semble envisager de possibles déplacements et remobilisations de certains rigs en eaux profondes dans d'autres régions du monde », explique un responsable de Bourbon. Un armateur français qui pourrait bien faire les frais d'une remise à niveau des normes en matière de forage pétrolier en eau profonde. Le groupe français n'est pas présent dans le golfe du Mexique, épicentre actuel de ce problème. « La décision de suspendre l'activité en eau profonde dans la partie américaine du golfe du Mexique devrait toucher à court terme les sociétés de services maritimes présentes dans cette zone où nous ne sommes pas du fait des lois sur le cabotage maritime en vigueur localement », continue le responsable du groupe français. Si, demain, les États-Unis durcissent leurs réglementations, il n'est pas certain que celles-ci ne s'appliquent pas à d'autres zones. Dans cette hypothèse, tous les armements opérant dans les services maritimes seront concernés. « À plus long terme, si un renforcement ou un durcissement des procédures de forage et d'exploitation des champs pétroliers offshore était décidé, cela pourrait rehausser les barrières à l'entrée sur notre métier des services maritimes à l'offshore pétrolier et éventuellement nécessiter le déploiement sur les sites offshore de moyens navals supplémentaires, comme par exemple des unités de déstockage de boues ou des navires de sécurité en mesure d'intervenir immédiatement en cas de sauvetage, d'incendie ou de pollution », explique le groupe Bourbon. En augmentant le niveau de compétence, les États vont alors rendre le billet d'entrée dans ce marché plus élevé, et par voie de conséquence directe, agir sur le prix du baril.