La première puissance économique de l'Afrique

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La législation sud-africaine concernant le commerce, les relations dans l'entreprise et les questions maritimes est très élaborée. Les circuits financiers sont sophistiqués et classés parmi les dix premiers dans le monde. Économie émergente, l'Afrique du Sud sert aussi d'accès aux autres pays du continent. Elle y joue un rôle important dans la distribution d'énergie, l'aide humanitaire, les opérations de sécurité, les communications et les investissements. Ses vastes réseaux routier et ferroviaire constituent les plates-formes et infrastructures pour les transports terrestres à l'intérieur du continent.

Une croissance de 4 % par an

L'économie de l'Afrique du Sud est dans une phase ascendante depuis septembre 1999, plus longue période d'expansion de son histoire. La croissance annuelle moyenne dépasse 4 %, contre moins de 1 % durant la décennie précédant les premières élections démocratiques de 1994. Depuis, les réformes macroéconomiques ont accéléré la compétitivité, créé des emplois et surtout ouvert le pays aux marchés mondiaux. Les impôts et les droits de douane ont diminué. La dette publique a été maîtrisée, l'inflation réduite et le contrôle des changes adouci. La croissance économique a permis de faire passer le déficit budgétaire de 5,1 % du produit intérieur brut en 1993 à 0,5 % en 2005, plus bas chiffre historique depuis le 0,1 % atteint en 1980. En 2006-2007 et pour la première fois, le budget a été excédentaire de 0,3 %. L'inflation des prix à la consommation est passée de 9,8 % en 1994 à 6,5 % en 2007. Les recettes de l'État ont été de 475,8 milliards de rands (50,7 Md€), soit trois fois plus qu'en 1996-1997.

Une limitation de capacité

Le plus grand obstacle immédiat à une croissance économique soutenue est une limitation de la capacité, due aux bonnes performances de ces dernières années. Cette croissance, couplée à une industrialisation rapide et des programmes d'électrification de masse ont finalement conduit à une demande dépassant l'offre en janvier 2008. Pour y remédier, l'État va investir 343 milliards de rands (32,2 Md€) sur cinq ans dans la construction de centrales électriques et pour réduire les demandes résidentielle et industrielle. Quoique les agences de notation n'y voient pas une menace immédiate au crédit de l'Afrique du Sud, cela pourrait réduire considérablement la croissance à terme. En outre, le chômage reste préoccupant. Dans son évaluation annuelle des pays en 2007, le Fonds monétaire international a noté la bonne performance générale de l'Afrique du Sud, mais aussi le taux de chômage élevé, la pauvreté, les grandes disparités de richesse et une importante propagation du sida. Ce rapport a pris en compte les réponses qu'a apportées l'État, à savoir les mesures de croissance dans un environnement stable et les initiatives de réduction du chômage et d'amélioration des conditions sociales. Il préconise des réformes du marché du travail, une plus grande libéralisation du commerce et surtout l'intégration économique de la majorité de la population autrefois désavantagée. Alors que les infrastructures financières et industrielles constituent un socle de croissance et de développement, l'économie « souterraine » dispose également d'un potentiel inexploité pour le pays.

Perspectives 2010

Selon un récent rapport de la Banque mondiale, l'économie sud-africaine – qui a connu sa première récession depuis 17 ans avec une contraction de son produit intérieur brut estimée à 1,8 % en 2009 – devrait réaliser une croissance de 2 % en 2010 et de 2,7 % l'année suivante. Ces prévisions sont bien en dessous de l'objectif de 6 % pour 2010, considéré comme indispensable pour réduire le taux élevé de chômage et l'inégalité sur le marché du travail. En effet, près d'un million d'emplois ont été perdus en 2009, portant le taux officiel du chômage à 24,5 % de la population active. Le rapport écrit que la reprise économique du pays sera alimentée par la consommation des ménages, les exportations et les investissements. Le principal marché à l'export est la Chine avec 41 milliards de rands (4,3 Md€) entre janvier et octobre 2009, alors que les exportations vers les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon et l'Allemagne ont diminué de plus de 40 %. Le rapport prévoit une baisse de la demande extérieure au second semestre, que « les perspectives régionales restent incertaines et que la vigueur de la reprise dépendra en grande partie de la demande des principaux marchés à l'exportation ». Malgré un retour à une croissance positive, il faudra plusieurs années avant de compenser les pertes.

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