Les ports français ne sont pas les seuls à subir des mouvements sociaux. Limiter les grèves à nos seuls établissements est réducteur ou nombriliste. Il est certain que les journaux français parlent plus facilement de ce qui se passe de l'autre côté de la rue, mais c'est restreindre son champ de vision. Nous faisons souvent référence aux mouvements dans les autres ports européens. Et en la matière, ils sont nombreux à subir des désagréments. En Belgique, par exemple, et notamment à Anvers, certains parlent d'un syndrome CGTiste. Des grèves se déroulent mais plus pernicieusement dans les ports de type hanséatique puisqu'elles ne bloquent pas l'intégralité d'un port. En Espagne, le 25 mai, l'ensemble des syndicats, portuaires compris, ont appelé à un mouvement. En Italie, au début du mois de mai, les ports ont connu plusieurs jours de mouvements sociaux. Donner aux Français le titre de champion du monde de la grève est agaçant. Il s'agit surtout de faire valoir parfois des droits acquis ou de défendre des intérêts. Mais la réforme portuaire mise en place par le gouvernement de François Fillon en est à sa phase finale. En Espagne et en Italie, les procédures législatives sont à peine commencées. Nous avons donc de l'avance sur l'organisation du travail portuaire. Enfin, se donner une politique sociale juste pourrait s'avérer être un tremplin pour une relance économique.
Édito
La non-exception française
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