Le tonnage chute chaque année depuis dix ans, passant de 132 000 t en 2000 (127 200 t à l’import, 4 800 t à l’export) à 10 125 t en 2010 (8 371 t à l’import, 1 754 t à l’export). Le tonnage moyen traité est de l’ordre de 15 000 m3 à 20 000 m3 par an. Le bois le plus importé est le Niangon, bois exotique adapté au marché méditerranéen, très prisé par les menuisiers du sud de la France pour la fabrication des portes, fenêtres extérieures… Mais l’embargo du Libéria pour le bois imposé en 2003 par l’ONU a fait chuter les volumes. Autre explication des mauvais chiffres du bois à Sète: la montée en puissance de la demande asiatique, très grande consommatrice de bois. « À partir de 2005/2006, il est devenu très difficile de trouver des navires disponibles en Méditerranée », indique Arnaud Rieutort, directeur commercial de l’EPR Port de Sète Sud de France. De surcroît, le bois de pays à l’export (Massif Central) se déroute sur Fos (Bouches-du-Rhône), qui possède un terminal conteneurs. Pour ne rien arranger, les ports de l’Atlantique sont moins chers en coût de manutention: 20 % de moins pour La Rochelle, 50 % de moins pour Caen.
Le futur terminal conteneurs génère des espoirs
Quelles solutions? « Il faut fédérer la filière à travers, par exemple, une journée du bois et une adhésion à l’Arfobois, martèle Arnaud Rieutort. Par ailleurs, les deux scieries auraient intérêt à fusionner pour mutualiser leurs moyens. » L’EPR Port de Sète Sud de France sera présent au carrefour international du bois à Nantes (2, 3 et 4 juin) pour attirer de nouveaux négociants. Autres pistes évoquées par la direction du port détenu par la Région Languedoc-Roussillon: développement de nouveaux segments porteurs (copeaux de bois pour la biomasse, bois de pays à l’export…), prospection de nouveaux armements pour créer une ligne capable de toucher le Zaïre (port de Matadi), principale réserve de bois actuelle, promotion de la remontée fluviale via des barges sur le canal de Rhône à Sète pour concurrencer les ports du Nord, et positionnement sur les importations de bois certifiés. Le Danois DLH, présent sur le port, est propriétaire de 1,8 Mha au Congo. « Il exporte le bois de Lozère par Fos ou Barcelone. C’est incroyable! », regrette Arnaud Rieutort. Les choses devraient changer avec le projet de terminal conteneurs, prévu à l’horizon 2014. Ce nouvel outil permettrait d’attirer des services feedering depuis l’Espagne et le Maroc: Algésiras, Sagunto et Tanger Med.