Chassé-croisé entre pins des Landes et bois du Nord

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Chaque année, près de 9 Mm3 de bois sont découpés dans l’hinterland du port de Bordeaux qui abrite l’un des plus grands massifs forestiers européens avec ses kilomètres de pins maritimes. Mais au final, peu de volumes transitent par le port bordelais. La moitié des bois est récupérée par les industries papetières, et l’autre par les scieries qui n’utilisent ce volume qu’à 50 % pour faire des bois d’œuvre, expédiés en partie par route vers l’Espagne. Résultat: seules 25 000 t à 35 000 t par an en moyenne transitent par le port, en conteneurs, via CMA CGM, principalement vers les Antilles. Le port de Bordeaux a cependant bénéficié depuis l’an dernier de trafics exports exceptionnels dûs aux conséquences de la tempête Klaus. Expédiant en grande partie ces bois de tempête vers la Chine, le port a ainsi connu en 2009 une hausse de 27 % en tonnage de son trafic conteneurs. Ces mouvements se poursuivent, mais désormais sous forme de vracs à destination de l’Allemagne et du Portugal.

En rythme habituel de croisière, c’est donc finalement l’import qui pèse le plus dans la balance. Entre 70 000 t et 80 000 t par an sont ainsi réceptionnés par les quatre acteurs bois, Jammes, Silverhood, Sinbpla et Stora Enso. Près de 90 % de ces volumes, qui serviront de matériaux de construction, proviennent de Russie, de Finlande et de Suède qui les approvisionnent en bois du Nord sous forme de vracs ou de fardeaux. Les 10 % restant, des bois tropicaux, sont importés d’Afrique et du Brésil. Pour booster ces imports, le port de Bordeaux a réuni ces importateurs, depuis 1997, au sein d’un pôle bois à Bassens, investissant plus de 4,8 M€ en hangars, terre-pleins et rénovation des quais. Des tarifs préférentiels ont de même été proposés pour des volumes importants. En parallèle, les entreprises de manutention ont amélioré leurs outils. « Pour développer la compétitivité, on a aussi réuni tous les acteurs de la filière et observé ce qui se pratiquait dans d’autres ports. Cela a conduit à une réorganisation du déchargement, plus de moyens mis à terre, des fardeaux mieux élingués… Au final, depuis 2004, on est passé d’une cadence de 50 fardeaux/heure pour atteindre le double aujourd’hui. Sans compter que le port vient de s’équiper de pinces à grumes hydrauliques offrant plus de sécurité dans la manutention », indique Jérôme Saura, chargé du trafic bois au GPMB.

Concernant le bois de tempête, de janvier à avril 2010, près de 55 000 t ont été transportées, le port restant sur un rythme de 10 000 à 12 000 t par mois. L’arrêt, le 15 mai dernier, des aides aux transports de l’État aux sylviculteurs devrait sans doute mettre un terme à ce trafic exceptionnel d’ici à la fin 2010. Les imports de bois du Nord et de bois tropicaux, fragilisés par la crise dans le secteur de la construction, remontent, en 2010, de 7 % pour les bois du Nord et de 23 % pour les bois tropicaux.

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