Le 25 mai, le navire de commerce chypriote North-Neptuna a été attaqué par des pirates au Nord-Est de l'île tanzanienne de Zanzibar. Il a lancé un appel de détresse capté par la frégate française Nivôse, à 58 milles de là. Alors qu'ils s'apprêtaient à grimper à bord du North-Neptuna, les pirates ont été surpris par l'arrivée de l'hélicoptère de la frégate qui a effectué des tirs de semonce. Leurs skiffs se sont séparés puis mêlés aux nombreux bateaux de pêche sur zone. Les autorités tanzaniennes ont été immédiatement prévenues de l'entrée des skiffs dans leurs eaux territoriales.
Le Cameroun à nouveau
Le 16 mai, des hommes armés ont attaqué deux navires à l'ancre dans le port camerounais de Douala: le cargo grec North-Spirit et le navire frigorifique lituanien Argo. Ils ont dévalisé l'équipage du North-Spirit et ont emmené le com- mandant et le chef mécanicien, tous deux de nationalité russe. D'autres ont kidnappé le commandant de l'Argo après avoir pillé son coffre-fort. Selon Vadim Ivanov, responsable des relations internationales au syndicat des marins de Russie, le commandant du North-Spirit a pu lancer un appel téléphonique dans la nuit du 20 au 21 mai pour signaler que son chef mécanicien et lui sont en bonne santé. En outre, l'armement Balthellas Chartering, propriétaire du North-Spirit, tente de négocier avec les pirates et de confirmer que les trois hommes enlevés seraient détenus ensemble au Nigeria.
Enfin à la demande de l'Union européenne, le Parlement tanzanien a modifié son code pénal le 20 mai, afin de pouvoir juger les pirates somaliens appréhendés dans le golfe d'Aden par les forces navales internationales sur zone.
Intertanko et la piraterie
L'association des armements au pétrole Intertanko a demandé une action plus vigoureuse contre la piraterie dans le golfe d'Aden. Lors de son 40e anniversaire fêté en mai, son président, Graham Westgarth, a déclaré que près de la moitié des 1 000 pirates somaliens appréhendés dans la région au cours des 18 derniers mois ont été relâchés. En outre, l'accord conclu l'an dernier entre la Grande-Bretagne et le Kenya, pour juger les pirates, a été annulé. Il est encore trop tôt pour conclure que la solution kenyane a irrémédiablement « échoué », dit-il, mais ce pays « n'était pas la juridiction idéale ». Intertanko estime indispensables « des poursuites judiciaires massives » et qu'il faut « établir des juridictions pour juger les pirates et déterminer les peines appropriées ». L'association a demandé à ses membres de coopérer avec la justice en garantissant la présence de membres d'équipage comme témoins à charge.