« Le rapport qui ne se mouille pas beaucoup », titrait le quotidien Corse Matin à la veille de la publication du rapport de la mission parlementaire du sénateur Charles Revet. Un rapport de plus? « Ils s'accumulent sur un rayonnage de mon bureau », s'amuse Pierre Mattéi, directeur général de la Corsica Ferries. Le concept de continuité territoriale date de 1976 et se basait alors sur l'idée que le coût du transport devait être équivalent à celui d'un trajet ferroviaire. « Aujourd'hui, on peut payer plus cher la traversée du Vieux-Port au Château d'If que celle avec l'Île de Beauté », s'étonne Marc Reverchon, le DG de la Compagnie Méridionale de Navigation.
« Davantage de clarté et de transparence », c'est le maître-mot employé par le sénateur de Seine-Maritime et agriculteur de profession dans sa tournée. Pour le reste, les mesures concrètes à prendre appartiendront à la collectivité territoriale de Corse. La réorganisation nécessaire des règles de la continuité s'effectuera « en gardant pour objectif prioritaire la bonne desserte de la Corse, et un certain nombre d'adaptations à faire dans le respect des règles juridiques qui s'imposent à tout le monde ». Ces modifications s'effectueront-elles avant le renouvellement de la délégation de service public en 2013? Dans ses interventions, Charles Revet n'a pas varié. « Oui, dans la limite de ce qu'il est juridiquement possible de faire », confiait-il il y a quelques jours encore à Corse Matin. C'est l'aide sociale aux passagers dont bénéficient les compagnies et en particulier la Corsica Ferries, et demain peut-être la Moby Lines, au départ de Toulon et de Nice qui est particulièrement visée. Au fil de ses rencontres, l'opinion du rapporteur s'est formée autour de plusieurs axes. Le premier est de donner du mou à la rédaction du cahier des charges, à la base de la procédure d'attribution du marché. « Il est trop précis, davantage de souplesse permettrait aux compagnies maritimes de disposer d'une plus grande marge de manœuvre dans leurs propositions. » Enfin, la durée de la concession devrait s'allonger suivant la demande des armateurs marseillais et aller au-delà des six ans « afin de tenir compte de l'amortissement des navires ».