Pour la réforme des ports, l'UMF Marseille-Fos « juge qu'il y a urgence ». Dans un communiqué, l'association professionnelle souligne que la crise économique n'a fait que rendre plus indispensable ce changement. Après avoir rappelé qu'il existe « une situation contrastée entre Fos et Marseille », l'UMF « demande à chacun, politiques, syndicats, professionnels, direction du port, associations, collectivités, de prendre ses responsabilités et de se déterminer clairement et de toute urgence sur l'avenir de nos activités portuaires ».
Le communiqué, qui n'apporte pas grand-chose de neuf sur le front de la réforme, tente d'intervenir dans le débat sur l'avenir des outillages du terminal conteneurs de Fos Graveleau qui devraient être transférés sur le futur Fos 2XL. L'UMF s'en tire à travers une phrase: « Nous ne devons pas abandonner pour autant le terminal actuel de Graveleau qui doit conserver toute sa pertinence. » Jean-Claude Terrier, président du directoire du GPMM, ne dit pas moins quand il assure que « le port ne fait pas une croix sur ce terminal ». Certes, l'établissement public a lancé un appel à candidatures pour un terminal sans outillage. « Nous verrons qui nous répondra. La vocation de ce terminal sera d'y faire des conteneurs, des colis lourds, du conventionnel, des coils, etc. », précise-t-il.
« Nous préférons un appel à projets qui garantisse du trafic, d'autant que nous savons qu'il sera fructueux, contrairement à celui de Fos 3XL », a expliqué Stéphane Stamatiou, délégué CGT des portiqueurs de Fos. Ce dernier a annoncé qu'il possède des garanties écrites sur la présentation d'une offre qui maintiendra un bon niveau d'activité sur Graveleau. Il n'a pas voulu toutefois en préciser le contenu. « S'il n'y avait plus personne sur Graveleau, ce serait un argument de plus pour transférer à Fos le trafic de Mourepiane. » Patent depuis deux ans, notamment à travers le conflit qui a agité en 2009 les bassins Est où les agents du GPMM étaient en résistance contre la réforme, le fossé entre les sections CGT de Marseille et de Fos se creuse donc un peu plus à la lumière du devenir du terminal Graveleau. Les syndicalistes des bassins Ouest ont exprimé leur agacement face à leurs homologues de l'Est, les accusant de se mêler de ce qui ne les regardait pas. Un fait qui réjouit plutôt les professionnels de la place portuaire qui, depuis longtemps, ne cachent pas leur préférence pour le « réalisme » des syndiqués de Fos.