Le conflit social dans le port du Havre finira-t-il un jour? Le dialogue entre, d'un côté, la CGT du Grand port maritime et, de l'autre, la direction du port semble aujourd'hui dans une impasse s'agissant de l'application de la réforme portuaire dans son volet social, autrement dit, les conditions de détachement du personnel vers les entreprises de manutention et de maintenance. Pour tenter de sortir de cette impasse, la direction du port, « en signe d'ouverture et de démarche constructive », vient de demander une médiation auprès de l'État. Objectif: remettre les partenaires autour d'une même table pour déboucher sur une solution satisfaisante. Ce qui, selon la direction du port, serait déjà le cas puisque l'accord local serait, selon l'un des membres du directoire du GPMH, supérieur à l'accord national signé voilà plusieurs mois par les acteurs du dossier, CGT compris.
Pour l'heure, le syndicat majoritaire ne veut rien relâcher de la pression mise sur la direction. En particulier Laurent Castaing, le président du directoire, pris pour cible dans les tracts régulièrement diffusés par la CGT mais également lors d'une assemblée générale qui s'est tenue en présence de quelque 600 agents portuaires le 6 mai dernier, jour de grève s'ajoutant aux autres actions qui ont lieu à raison de deux à quatre nuits par semaine. Lors de cette réunion conduite par Patrick Deshayes, le secrétaire général de la CGT du GPMH, l'accent a été mis sur les défauts de l'accord local relatif à la réforme portuaire. Selon le syndicat, le compte n'y est pas et le texte en discussion n'apporterait pas les garanties suffisantes pour le personnel qui sera détaché dans le secteur privé. De son côté, la direction met en avant la nécessité de trouver rapidement une solution à cette situation difficile. « Les trafics reprennent, il y a une redistribution des cartes, ne loupons pas ce virage », souligne l'un des membres du directoire. À la CGT, pas question de manquer le virage non plus. Mais à la condition de ne pas perdre le contrôle.