Quarante mille emplois directs, 120 000 indirects, 128 Mt de trafics maritimes et fluviaux: ensemble, les trois ports de la Seine, Paris, Rouen et Le Havre atteignent une taille qui les situe au premier plan en France et les rapproche du peloton de tête européen. C'est cette coopération que les trois directeurs défendent désormais au travers d'actions communes. Ils en ont fait la démonstration cette semaine, au Havre, lors du colloque inaugural sur le Grand Paris baptisé « Paris-Rouen-Le Havre: Seine d'avenir ».
Après la récente SITL et São Paulo, les trois entités de la Seine s'apprêtent à s'envoler, ensemble, à Shanghai, en juin, pour défendre l'identité des trois grands ports formant désormais une sorte de gateway. « Nos trois ports travaillent ensemble pour proposer des solutions globales à nos clients », souligne Hervé Martel, le directeur du port de Paris. Pour lui, l'objectif est majeur: faire en sorte que l'Île de France se tourne davantage vers l'axe Seine que vers les ports du Nord, Anvers en particulier. « L'enjeu est économique et écologique », a expliqué Hervé Martel lors du colloque havrais. « Ce principe de gateway, qui doit nous amener à penser comme un ensemble global, est ce sur quoi nous devons travailler », estime Laurent Castaing, le président du directoire du grand port maritime du Havre, rejoint par son homologue de Rouen, Philippe Deiss, lequel insiste pour que les actions communes des trois ports ne se concentrent pas seulement sur le conteneur mais sur l'ensemble des trafics; Rouen est le premier port céréalier d'Europe.
Mais pour réussir ensemble, les trois acteurs portuaires posent les conditions: obtenir de meilleurs moyens de transports entre Le Havre et l'Île-de-France. Des moyens sur le fluvial et, surtout, sur le ferroviaire. Lors du colloque du Havre au début de cette semaine, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, a reconnu que son entreprise avait « une dette » envers la Normandie. Et pas seulement sur le volet voyageur, sur le fret également.