La nappe s'étend maintenant sur 210 km de long et 112 km de large, soit plus de 23 500 km2. BP, société qui exploite la plate-forme, assure qu'elle va dédommager l'ensemble des victimes de cette catastrophe écologique. Selon les premières estimations, ces coûts pourraient s'élever entre 2,5 Md$ et 3 Md$. Une facture que les investisseurs de la Bourse de New York apprécient peu. La cote de l'action de BP prend aussi du gîte.
La société a dépêché sur place un navire, le Discoverer-Enterprise, appartenant à la société Transocean Drillship, Discoverer Enterprise. Le navire doit mettre en place, sur le tuyau brisé, un dôme pour récupérer les barils de pétrole qui s'échappent. La capacité de ce dôme est de 125 000 barils. Par un système de tuyaux, ce caisson permettrait de recharger le pétrole qui s'échappe sur une barge.
Légalement, aux États-Unis, les indemnisations liées à une pollution maritime sont plafonnées à 75 M$. Le gouvernement américain et le Sénat se penchent actuellement sur une révision de ce plafond pour le faire sauter. Les 75 M$ de dommages seraient presque déjà dépassés.
Pour le cabinet d'avocats Hugo Lepage associés, cette marée noire doit se comparer à la catastrophe de celle intervenue en 1979 avec l'Ixtoc-One. Une marée noire qui n'a pas eu les mêmes effets sur la faune et la flotte que celle de Deepwater-Horizon, mais qui ressemble en quelques points. En effet, pour le sinistre de l'Ixtoc-One, des blocs de béton. Dans le cas d'aujourd'hui, les moyens mis en œuvre, souligne le cabinet d'avocats, ont été considérablement accélérés, sous la pression de l'opinion publique semble-t-il. Le 4 mai, les ports de Louisiane et de Floride n'ont pas été touchés par cette marée noire mais le 5 mai, elle a été repérée aux portes de la Louisiane. Déjà, les professions commerciales (pêcheurs, hôteliers, professionnels du tourisme) font leurs comptes. Le 30 avril, la Maison Blanche a annoncé qu'aucun forage ne serait autorisé avant la fin de l'enquête sur les causes de la catastrophe. Un revirement de position du Président de la république, Barack Obama, qui a décrété fin mars un allégement du moratoire sur les forages. Avec ce sinistre qui prend une ampleur internationale, les cours du pétrole sont repartis à la hausse.