Les 17 et 18 avril, des pirates somaliens ont détourné les bateaux de pêche thaïlandais Prantalay-11, 12 et 14 avec leurs 77 membres d'équipages près des Maldives et de l'Inde. C'est donc plus loin à l'est que toutes les autres attaques de pirates depuis le début de l'opération Atalante (8 décembre 2008) et à près de 600 milles au-delà de la zone d'activité de la force navale EU Navfor.
Dans la nuit du 19 au 20 avril et à 400 milles de la côte somalienne, le bâtiment français de commandement et de ravitaillement Somme a été attaqué par deux skiffs, qui l'ont confondu avec un navire de commerce en raison de sa silhouette. La Somme a riposté par des tirs de semonce, qui ont mis les pirates en fuite. Prenant en chasse un des skiffs, la Somme a détecté leur navire mère, qui a été intercepté avec deux pirates à son bord, de l'essence, des munitions et un grappin. Au final, six pirates ont été capturés, le navire mère a été coulé et un skiff hissé à bord de la Somme.
« Industrialisation »
Une nouvelle génération de pirates, plus « professionnelle », a fait son apparition dans l'océan Indien, a déclaré le président de la Chambre de commerce maritime britannique Jan Kopernicki, le 13 avril à l'agence Reuters. Les pirates somaliens de la première génération se partageaient le butin et l'argent des rançons servait à financer leurs villages. Ceux de la seconde, qui ne seraient nullement liés au terrorisme politique, disposent d'une organisation plus structurée et d'une logistique plus sophistiquée. Enfin, l'argent des rançons quitte la Somalie pour se retrouver dans les mains d'éléments criminels ailleurs, d'après Jan Kopernicki.
Ces attaques de plus en plus lointaines inquiètent le commandement des forces navales américaines pour l'Europe et l'Afrique. Son chef, l'amiral Mark Fitzegerald, a indiqué le 15 avril que les pirates s'adaptent aux tactiques des Marines étrangères et concentrent leurs attaques là où les patrouilles sont moins nombreuses, comme au large des Seychelles, du canal de Mozambique et de l'Inde. Il a ajouté que les ministères américains des Affaires étrangères et de la Justice tentent de trouver une solution au sort des cinq pirates interceptés par la frégate Nicholas le 1er avril. En effet, le Kenya a décidé de plus accepter de présumés pirates capturés pour les juger.