Pierre Cardo planche sur une filière française de déconstruction

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Chargé par François Fillon de rédiger un rapport sur l’opportunité de créer une filière française de déconstruction des navires, le député des Yvelines, Pierre Cardo, a fait une escale de deux jours à Brest. S’il est un peu prématuré de tirer toutes les conséquences de son travail, quelques critères semblent pourtant s’affiner. Pour le rapporteur, une telle filière de déconstruction doit pouvoir accueillir des navires allant jusqu’à 200 m de long. Au-delà, les gros navires continueront d’aller en Turquie puisque « la quantité de ferraille qu’ils représentent rendra toujours le voyage intéressant pour l’armateur ».

Se basant sur les experts qu’il a consultés, Pierre Cardo estime qu’un chantier de démolition n’est économiquement viable qu’à partir de 100 000 t de navires déconstruits par an. On pourrait bien sûr penser aux bâtiments de la Marine nationale dont plusieurs unités désarmées serviraient à amorcer la pompe. Mais selon le vice-amiral Hubert Jouot, chargé du dossier déconstruction des vieux navires à l’état-major, les besoins annuels de la Marine sont estimés à 10 000 t par an. Le député des Yvelines envisage donc la déconstruction de navires comme une « activité de complément » pour un industriel de la récupération et du recyclage.

Reste alors le délicat problème du site susceptible d’accueillir une telle activité. « Si 14 ont été recensés sur la façade Manche et Atlantique, tous ne réuniront pas l’ensemble des critères requis », prévient Pierre Cardo. Brest, Le Havre, Saint-Nazaire et Bordeaux en font par exemple partie. À Brest, face aux associations qui militent pour l’implantation d’une telle activité, la question du site reste entière puisque ni la Marine ni la CCI, gestionnaire des formes de radoub civiles, ne sont disposées à mettre à disposition leurs cales sèches pour une telle activité.

Dans le rapport définitif que Pierre Cardo va rendre en mai prochain, il donnera un avis sur chacun des sites candidats. Si une filière française de déconstruction de navires voit le jour, un ou deux sites permanents verront le jour. « Mais le mieux serait qu’il n’y en ait qu’un seul », admet le député des Yvelines.

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