Vers la fin de l’aide sociale au passager?

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La grève des navigants CGT de la SNCM et de la CMN n’aura duré que deux jours, le 1er et le 2 avril. Le temps d’une bordée contre l’arrivée d’un nouvel opérateur sur la desserte de la Corse. L’armement italien Moby Lines a en effet lancé son service (4 rotations par semaine) le 1er avril au départ de Toulon sans que lui ait été donnée l’assurance de bénéficier de l’aide au passager « social » comme son concurrent direct, la Corsica Ferries (qui a reçu à ce titre 18 M€ en 2009).

Il n’y a pas que sur le front naval que la donne change. L’étiquette politique de l’Assemblée de la Corse, qui gère les aides à la continuité territoriale, a viré à gauche lors des dernières régionales. Dominique Bucchini (président de l’Assemblée de Corse) et Paul Giacobbi (président de l’Exécutif) recevant une délégation de marins CGT le 2 avril à Ajaccio les ont assurés d’une « grande identité de vue » et de leur volonté de « remettre à plat » le système d’aide à la continuité, mis en place par la précédente majorité. À la sortie de l’entrevue, la CGT, rassurée, appelait à la reprise du travail.

La veille, les deux dirigeants de la collectivité corse et Michel Vauzelle, le président (PS) de la Région PACA, avaient cosigné un courrier commun à l’adresse de Dominique Bussereau, secrétaire d’État en charge des Transports. Ils écrivaient que « l’arrivée de Moby Lines risque malheureusement de remettre en cause le dialogue constructif mis en œuvre par la mission que préside de sénateur Revet » et sollicitaient le ministre pour qu’il décide « d’un moratoire au niveau d’une concurrence déjà très vive. Cela dans l’attente des propositions qui seront faites par la mission parlementaire, puis débattues au sein de l’Assemblée territoriale de Corse », vraisemblablement au cours du mois d’avril.

En clair, les cartes de l’aide à la continuité risquent d’être sérieusement rebattues… en début de partie. La dernière levée, la clause d’adaptation prévue dans la convention de service public ne date, en effet, que de décembre dernier. L’Office des transports de la Corse devra revoir sa copie. Seule la DSP (Délégation de service public) au départ de Marseille subsistera-t-elle dans le prochain dispositif? La partie qui oppose quatre armements promet d’ajouter de nouveaux épisodes judiciaires (la Corsica Ferries menace déjà d’avoir recours à la justice) dans une bataille navale où tous les coups sous la ligne de flottaison semblent permis.

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