Toujours dans le cadre de la SITL, il fut présenté une sorte de rapport d'étape de l'étude commandée par le ministère de l'Environnement sur « l'identification et l'inventaire de l'ensemble des sources d'émissions gazeuses CO2, SOx et NOx produits lors du passage portuaire des navires de commerce », sans oublier les particules plus au moins dangereuses pour la santé. L'idée étant de concevoir un modèle « robuste et simple d'utilisation » applicable aux sept grands ports maritimes français (JMM du 2-10-2009 ; p. 15).
Toutes les filières sont à prendre en compte : conteneurs, vracs secs et liquides, diverses, roulier, passagers.
Toutes les tailles de navires sont à considérer ainsi que toutes les opérations portuaires : depuis la prise du pilote jusqu'à son débarquement. Sont donc visées les manoeuvres du navire et des remorqueurs ; les opérations de manutention de la marchandise ; les émissions « naturelles » de particules de certaines marchandises comme les céréales ou le charbon ; les émissions des bâtiments situés sur la zone portuaire ; ou celles liées à la consommation d'électricité sur ladite zone.
Les consultants (AJI-Europe, Citepa, MLTC et EFEC Consultants) ont souligné l'avance dont bénéficient les ports américains en matière de connaissance des émissions portuaires. Ainsi pour le CO2, les véhicules lourds représentent-ils près de 50 % des émissions à Los Angeles ; et environ 36 % à Long Beach ; le navire n'étant responsable que de 25 % à L.A. et 38 % à L.B. Dans les deux ports, tous les SOX viennent des navires. Pour les NOx, on retrouve la même différence entre les deux ports que pour le CO2. À L.A., les véhicules lourds représentent 45 % des émissions contre 32 % pour les navires. À L.B., le classement s'inverse : 42 % pour les navires et moins de 35 % pour les véhicules lourds.
Pour les grosses particules, celles de 10 microns mètres de diamètre, les deux ports présentent la même caractéristique : les navires sont les sources principales, 50 % à L.A. et plus de 63 % à L.B.
Par type de marchandises, les conteneurs sont loin devant en termes d'émissions de CO2/t par et de NOx/t : 1,8 kg de CO2/t contre 0,3 kg CO2/t pour les vracs secs ; et 14 gr de NOx/t contre moins de 6 pour les vracs secs. De là à conclure qu'il faut bannir le conteneur des ports, il y a un pas important à franchir...
Les engins portuaires les plus polluants dans les ports californiens sont les tracteurs de quai : ils sont à l'origine de 60 % des émissions de CO2 et de plus de 50 % de celles de NOx.
Selon Christian Delavelle, représentant le cabinet AJI-Europe, l'étude devrait être terminée avant l'été 2010 : le modèle mathématique est en cours de validation dans les ports. De quoi alimenter un débat contrasté dans certains ports très proches des villes, sans parler des particules qui retombent à des dizaines, voire des centaines de km du lieu d'origine.