Atalante : dissuasion, prévention et répression

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Approuvée le 10 novembre 2008 par le Conseil de l'Union européenne, la force navale européenne EU Navfor, qui met en oeuvre Atalante, a pour missions :

de fournir une protection aux navires affrétés par le Programme alimentaire mondial de l'ONU ;

de protéger les navires marchands ;

de recourir aux moyens nécessaires, y compris à l'usage de la force, pour dissuader, prévenir et intervenir, afin de mettre fin aux actes de piraterie ou aux vols à main armée.

Sa zone d'opération couvre le sud de la mer Rouge, le golfe d'Aden et une partie de l'océan Indien comprenant les Seychelles, soit l'équivalent de la superficie de la Méditerranée. Elle inclut aussi les eaux territoriales somaliennes, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Atalante, d'une durée d'un an renouvelable, a déjà été prolongée jusqu'au 12 décembre 2010.

L'organisation de l'EU Navfor...

Le contrôle politique de l'EU Navfor est exercé par le Conseil européen, via le comité politique et de sécurité (Cops) de qui relève la direction stratégique. Le Comité militaire de l'Union européenne assure le suivi de la bonne exécution d'Atalante sous la responsabilité de son commandant, le vice-amiral britannique Peter Hudson disposant d'un état-major opératif de 80 personnes, dont six Français. Cet état-major se trouve à Northwood (Grande-Bretagne), également siège du commandement maritime allié de l'Otan. L'Alliance atlantique a également envoyé dans le golfe d'Aden une escadre composée de cinq bâtiments (Grande-Bretagne, Grèce, Italie, Turquie et États-Unis). Début mars, elle a décidé de prolonger cette opération, dénommée « Ocean Shield », jusqu'à la fin 2012. L'amiral Hudson assure la planification et la conduite d'Atalante en liaison avec les autorités militaires et politiques de l'UE.

...et sa composition

Une dizaine de pays européens participent à Atalante. Actuellement, neuf y apportent une contribution opérationnelle permanente : les Pays-Bas, l'Espagne, l'Allemagne, la France, la Grèce, l'Italie, la Suède, la Belgique et le Luxembourg. Plus d'une vingtaine de bâtiments et aéronefs participent à l'opération de façon tournante, soit plus de 1 800 militaires. Le format de l'EU Navfor dépend des disponibilités de chaque marine.

La France déploie en permanence une frégate, actuellement la Nivôse (2 950 t de déplacement à pleine charge, tpc), et, de façon ponctuelle, un avion de patrouille maritime ATL 2, basé à Djibouti. Elle propose également un soutien logistique avec son dispositif prépositionné à Djibouti. Les pays participants peuvent s'appuyer sur les infrastructures aéroportuaires de la base des Forces française à Djibouti, qui fournit également un soutien santé.

Sur zone, le contre-amiral italien Giovanni Gumiero commande l'EU Navfor depuis le pétrolier-ravitailleur Etna (13 400 tpc). Son état-major de force embarqué compte une vingtaine de militaires, dont un Français. Le contre-amiral suédois Jan Tömqvist prendra la relève le 14 avril, à bord du mouilleur de mines Carlskrona (3 600 tpc).

L'EU Navfor maintient une liaison permanente avec les autres forces navales sur zone : la coalition CTF151 menée par les États-Unis, le groupe maritime de l'Otan, quand il est présent, ainsi que des bâtiments russes, indiens, japonais et chinois.

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