Les cartes marines font l'objet de deux expositions complémentaires à Rochefort, jusqu'au 31 décembre : l'une organisée par le musée national de la Marine et l'autre par le Centre international de la mer.
La première, intitulée « Tracez la route », présente la cartographie depuis la fondation de l'arsenal par Colbert (1666) jusqu'à la carte électronique, qu'établit le Service hydrographique et océanographique de la marine. Plusieurs oeuvres historiques sont exposées pour la première fois : deux grandes cartes de l'estuaire de la Charente réalisées en 1670 et 1675 ; deux dessins de l'arsenal par Nicolas Berquin (1690) dont l'un provient du musée d'art et d'histoire de Rochefort ; l'atlas Le miroir de la navigation du géographe néerlandais Waghenaer (1590) ; deux globes d'origine britannique datant des années 1780, l'un céleste et l'autre terrestre avec le tracé du dernier voyage de James Cook.
Enfin, les visiteurs peuvent se préparer au permis côtier sur un simulateur de navigation en trois dimensions, conçu par la société Virtual Yachting.
Tracez la route !
Rochefort, jusqu'au 31 décembre
La seconde exposition, présentée à la Corderie royale sous le nom de « La mer à l'encre », raconte l'histoire des cartes marines du XVIe au XVIIIe siècle. Elle se décline sur trois thèmes, questions fondamentales des marins d'autrefois.
Comment se repérer en haute mer ? Les cartes anciennes restent marquées par la représentation fantasmagorique du monde avec des monstres, des personnages mythologiques et des cannibales. Mais à cette époque, le marin navigue à l'estime et ne sait pas calculer la longitude. Les relevés géographiques personnels sont des secrets jalousement gardés !
La carte est-elle indispensable pour naviguer ? Sous le règne de Louis XIV sont fondés l'Académie royale des sciences et le corps des ingénieurs-cartographes. Il s'ensuit, en 1693, la publication du Neptune français, premier atlas nautique officiel avec 29 cartes et des relevés hydrographiques assez précis des côtes européennes. Mais, les cartes sont très chères et ne feront partie de la culture du marin qu'au milieu du siècle suivant.
Comment interpréter les données cartographiques ? Un théâtre optique propose un embarquement dans un navire du XVIIIe siècle, alors que les cartographes sont restés à terre. Ceux-ci se perdent dans leurs calculs de latitude et de longitude avec l'angoisse des erreurs possibles aux conséquences fatales. Parallèlement, un capitaine quitte la Louisiane pour les Antilles et se trouve confronté aux difficultés concrètes : dérive du navire, tempête qui s'annonce... et carte périmée !
La mer à l'encre
Rochefort, jusqu'au 31 décembre mais actuellement fermée jusqu'au 1er mai à cause de la tempête Xyinthia
Musée national de la Marine
Tél. : 05 46 99 86 57
Fax : 05 46 87 53 27
Centre international de la mer
Tél. : 05 46 87 01 90