Le 23 mars, dans le golfe d'Aden, des pirates somaliens ont pris le contrôle du navire frigorifique Talca (pavillon des Bermudes), avec 25 membres d'équipage (23 Sri-Lankais, un Philippin et un Syrien), qui se rendait d'Égypte en Iran. Quelques heures auparavant, d'autres ont capturé le navire turc Frigia (pavillon maltais) de 35 000 tpl avec 21 membres d'équipage (19 Turcs et deux Ukrainiens), à 1 000 milles de la Somalie près de la côte indienne et à 400 milles de la zone d'opération de la force navale européenne EU Navfor. Le Frigia, venu de Port Saïd, se rendait en Thaïlande.
Le 17 mars au large du port somalien de Kismayu, des pirates ont détourné un navire chargé de charbon, affrété par des commerçants somaliens et qui se rendait à Dubaï. Le gouvernement somalien venait de déclarer que les exportations illégales de charbon à destination des pays du Golfe représentent une source importante de revenus pour les milices rebelles.
Le 18 mars, l'ambassade de Chine au Cameroun a annoncé, sans autre précision, la libération de sept marins chinois, dont le bateau de pêche avait été détourné le 12 mars par le groupe « Africa Marine Commando » qui exigeait une rançon.
Arrestations et condamnations de pirates
Le 21 mars au Kenya, et pour la première fois, la police a arrêté 11 présumés pirates dans les eaux territoriales du pays. Les suspects, à court de carburant, ont détourné un bateau de pêche pour lui faire prendre la direction de la Somalie. Mais un membre de l'équipage a pu lancer un appel téléphonique. À l'arrivée de la police, les suspects ont jeté leurs armes et leurs embarcations rapides à la mer.
La veille au Puntland, un tribunal a condamné à six ans de prison 22 pirates interceptés par la Marine française. Deux autres membres du groupe, mineurs, ont été relâchés faute de preuves suffisantes. Par ailleurs, le ministre de la Sécurité Yusuf Keyre a annoncé la remise de six autres présumés pirates somaliens par la Marine française.
Risques au large du Yémen
Le 22 mars, le Bureau américain des renseignements navals a indiqué sur son site que l'organisation terroriste Al Qaïda envisage des attaques dans le détroit de Bab el Mandeb, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden le long de la côte du Yémen. Ces attaques pourraient être similaires aux attentats en rade d'Aden, par des embarcations suicides chargées d'explosifs, contre le destroyer américain Cole (octobre 2000, 17 morts) et le pétrolier français Limburg (octobre 2002, un mort). Le 10 mars, le ministère américain des Transports avait jugé possibles des attaques par missiles ou autres types de projectiles. Depuis le début de l'année, le Yémen a renforcé les mesures de sécurité le long de ses côtes, pour empêcher les milices rebelles de Somalie de venir grossir les rangs d'Al Qaïda sur son territoire.