«Il faut que chacun comprenne que le développement durable est la composante essentielle de l'avenir de nos ports. » Voici une phrase qui aurait sonné creux voici encore peu de temps, dans la bouche d'un ingénieur des Ponts et chaussées. C'est pourtant ce qu'affirme Stéphane Raison, directeur de l'aménagement et de l'environnement (premier titulaire sous ce vocable) du GPM Dunkerque Port. Stéphane Raison a été embauché par la présidente du directoire Martine Bonny pour ses connaissances, son expérience et ses convictions dans ce domaine, et d'abord pour démêler le dossier du terminal méthanier en difficulté avant son arrivée. Ce qu'il a fait, en prenant au sérieux l'élément bloquant, la biodiversité. Le plan masse du projet a été bousculé pour faire place à la plaine à salicorne, au lézard vivipare, l'architecture, la future exploitation du site et le déroulé des travaux sont étudiés pour permettre la cohabitation du terminal et de la sterne naine. Pas d'échappatoire, le tout sera surveillé de près.
Pour écrire la méthode, la pérenniser et la faire accepter, mieux, revendiquer par l'ensemble de la communauté portuaire, le conseil de surveillance dûment briefé par le directoire du GPM a confié au Conseil de développement la confection d'un « Padd », Plan d'aménagement et de développement durable. Les associations de protection de la nature y siègent. Son président est Philippe Bertonèche, patron des grands vracs de Dunkerque et président du syndicat des manutentionnaires. Son rôle est de pacifier le sujet en le prenant au sérieux et en profondeur. Cela, sur un sujet de première importance, l'exécution du plan stratégique du GPM.
Dunkerque Port veut aussi se distinguer par sa politique durable de pré et post-acheminement. Le chemin de fer est le second poste du plan stratégique. Marfret fluvio-feeder, en dépit d'une année difficile et du retrait de l'escale directe AE10 de Maersk Line, maintien son effort de desserte fluviale au conteneur.