Quand « Brest la blanche » (surnom donné au port du Ponant par les marins) a viré à « Brest la verte », les départs ont d'abord été assez timides. Mais les résultats sont là. Installée sur le polder, la société Guyot Environnement s'est équipée de puissants outils permettant des exportations par mer de 20 000 t de ferrailles par mois. Il en va de même pour l'usine Cargill qui, bénéficiant du remplacement des huiles animales par des huiles végétales et de l'autorisation de passer de 450 000 t à 900 000 t de traitement par an, a investi 2,5 M¤ pour s'agrandir et installer un nouveau cuiseur produisant 40 % d'hexane en moins. Gérés par Stockbrest, filiale de Rubis International, les trafics d'hydrocarbures comptent un nouveau produit depuis 2009 : des biocarburants comme l'Ester méthylique d'huile végétale (EMHV) et l'éthanol.
Visant à désengorger les routes du trafic de camions, la création d'autoroutes de la mer ne laisse pas indifférents les responsables de CCI brestoise pour qui « Brest est indubitablement une place stratégique dans le développement des trafics maritimes intra-européens ». Le développement de parcs d'éoliennes terrestres en Bretagne a également boosté les activités portuaires brestoises qui, en termes de débarquement de matériels sophistiqués, ont quasiment doublé en cinq ans. Brest attend d'ailleurs beaucoup du développement des énergies marines renouvelables (EMR). Une cinquantaine d'hectares du polder pourrait permettre au port de commerce de s'agrandir pour recevoir toute la logistique nécessaire à cette filière naissante. « C'est le seul site portuaire en Bretagne qui ait un tel potentiel de développement d'activités à valeur ajoutée, souligne-t-on avec conviction à la CCI. Notre carte maîtresse est là. » Ce qui exclut d'emblée la déconstruction de navires...