La piraterie s'éloigne de sa base

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Entre le 5 et le 7 mars, la frégate française Nivôse a capturé 35 pirates et contribué à la saisie de quatre navires mères et six skiffs (embarcations rapides). Déployée dans le cadre de l'opération européenne Atalante, elle a agi de concert avec le pétrolier ravitailleur italien Etna et un avion espagnol de patrouille maritime. Des tirs de semonce ont été nécessaires pour dissuader les pirates de s'enfuir. Le 5 mars à 180 milles à l'est de Mogadiscio, des pirates avaient tenté d'attaquer le bâtiment français hydro-océanographique Beautemps-Beaupré.

Le 6 mars, le charbonnier Melina-1 (pavillon maltais, armement grec) a lancé un appel de détresse à 200 milles des îles indiennes de Lakshwadeep. Un bâtiment garde-côtes, un hélicoptère d'assaut et des commandos Marine indiens ont mis les pirates en fuite. L'identité de ceux-ci n'a pas été établie, mais leur méthode d'attaque avec trois navires mères et deux skiffs ressemble fort à celle pratiquée dans le golfe d'Aden. Dans ce cas, ce serait la première fois que des pirates somaliens s'aventurent si loin de chez eux et si près des côtes indiennes.

Trois navires capturés...

Dans la première semaine de mars au large de la Somalie, des pirates ont pris le contrôle du bateau de pêche Sakoba (pavillon kenyan, propriété espagnole, 16 membres d'équipage), peut-être pour en faire un navire mère, d'après l'organisation «Programme d'assistance aux marins en Afrique de l'Est». Le Sakoba menait depuis 2005 des campagnes de pêche dans les eaux kenyanes et tanzaniennes. Un responsable de son armement doit se rendre au Kenya pour négocier sa libération et celle de son équipage.

Le 5 mars au large de Madagascar, des pirates ont détourné le pétrolier UBT-Ocean (9 000 tpl, pavillon des Iles Marshall) de l'armement norvégien Brovigtank. Le navire transportait du fioul des Émirats arabes unis vers la Tanzanie avec 21 membres d'équipage à bord, tous asiatiques.

Le 1er mars dans le golfe d'Aden, des pirates somaliens ont pris le contrôle du navire citerne saoudien Nisr-al-Saudi de 5 136 tpl avec 14 membres d'équipage (un Grec et 13 Sri-Lankais) et qui revenait lège du Japon. D'après la télévision Al Arabia, les pirates exigent une rançon de 20 M$.

...et trois libérés

Le 7 mars, des pirates somaliens ont laissé repartir le thonier Thai- Union-3, après le versement d'une rançon de 3 M$. Le navire, appartenant à la compagnie Thai Union Frozen Products, avait été capturé le 29 octobre à 200 milles au nord des Seychelles avec son équipage composé de 23 Russes, deux Philippins et deux Ghanéens. Le 28 février, le vraquier Navios-Appolo de 52 000 tpl (pavillon panaméen et propriété de l'armement grec Navios Shipma- nagement) a été libéré après largage d'une rançon. Chargé de fertilisants, il avait été capturé le 28 décembre à 800 milles de la côte somalienne avec 19 hommes à bord (un Grec et 18 Philippins). Enfin, le 26 février, le chimiquier Pramoni (pavillon de Singapour) de 20 000 tpl, détourné le 1er janvier dans le golfe d'Aden avec 24 membres d'équipage (17 Indonésiens, 5 Chinois, un Nigérian et un Vietnamien), a été libéré contre rançon.

Menace sur Malacca

Selon les services de renseignements japonais, des pirates ou plutôt des « terroristes disposant d'armements lourds » s'apprêteraient à attaquer des pétroliers et des navires chargés de marchandises dangereuses dans le détroit de Malacca pour en paralyser le trafic. En conséquence le 4 mars, les autorités de Singapour, de Malaisie et d'Indonésie ont annoncé un renforcement de la sécurité dans le détroit : vigilance, patrouilles en mer et mesures de sûreté à bord, et accrues.

Trois morts sur un pétrolier

Dans la nuit du 9 au 10 mars, le CROSS de Jobourg a été informé du décès de trois navigants russes à bord d'un pétrolier Arionas (2006) qui remontait vers Rotterdam, a expliqué la Préfecture maritime de Manche-mer du Nord.

Selon les premiers éléments transmis par le capitaine du navire, les marins seraient décédés suite à une intoxication alimentaire.

La préfecture maritime a décidé d'envoyer à bord par hélicoptère une équipe composée de deux gendarmes et d'un médecin afin d'effectuer les premières constatations.

L'enquête ouverte par le parquet du Havre a été confiée à la gendarmerie maritime. Le navire était à quai au Havre dans l'après-midi du 10.

Immatriculé aux Îles Marshalls, l'Arionas mesure 183 m et est armé par un équipage de 20 personnes. Il est chargé de 27 580 tonnes d'hydrocarbures. Il venait de Chypre.

Michel Neumeister

Plus de pollution visible au large du Cap Camarat

Les vols des derniers jours effectués le 5 mars par la marine nationale et la douane « n'ont pas permis de repérer de pollution », indique la Préfecture maritime de Méditerranée.

Le dispositif de vigilance mis en place le long du littoral perdure avec des vols et des patrouilles des moyens de l'action en mer tandis que l'ensemble des dispositions spécifiques de lutte antipollution est maintenant désactivé.

Fin de l'émotion médiatique liée aux conséquences de la collision entre le CMA-CGM-Strauss et le remorqueur italien qui le tirait. Place au travail de fond sur les responsabilités des uns et des autres.

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