Issu du monde de l'assurance, le CNPP (Entreprise) a entre autres activités, celle d'étudier certains risques (incendie-explosion ; malveillance ; risques professionnels, etc.) ; d'évaluer les organisations et les systèmes de prévention ; et de former et qualifier les salariés. Basé à Vernon (dans l'Eure), le CNPP y a installé ses principaux moyens de formations.
Depuis plusieurs années, Éric Hannier, « formateur développeur applications maritimes » du CNPP, « investit » progressivement le secteur de la marine marchande en matière de besoins en formation, initiale et continue, anti-incendie. Cela a commencé par des stages pour les navigants embarqués sur les navires citernes et s'est progressivement étendu à d'autres types de navires ou d'activités comme l'offshore. Le transport maritime des marchandises dangereuses et le comportement humain à bord font maintenant partie du programme de formation.
Depuis septembre, le CNPP a franchi une nouvelle étape en inaugurant un bâtiment de 25 m de long sur 5 m de large et 3,5 m de haut dans lequel peuvent prendre place 16 voitures. On y met le feu et les stagiaires, jeunes ou moins jeunes, sont « invités » à y aller promptement. « Il faut leur apprendre ou leur réapprendre à dédramatiser. Un feu de voitures ou de camions dans un pont garage n'implique pas nécessairement l'abandon du navire », souligne Éric Hannier, officier de sapeur-pompier volontaire. « Pour ces véhicules, avant d'arriver à l'embrasement complet de la voiture, les moyens de la détection auront permis à l'équipage d'intervenir. Tel n'est pas le cas des camping-cars ou des caravanes qui sont remplis de matières hautement inflammables. Pour ces derniers, il est largement préférable de commencer la lutte anti-incendie dans les deux minutes qui suivent la détection. Après, tout est une affaire de circonstances » ; ou de chance.
Le mois de mars est très chargé pour cette nouvelle installation : quatre classes d'élèves-officiers de l'École nationale de la Marine marchande du Havre viendront y connaître leur baptême du feu. Tous les sapeurs-pompiers de la Seine Maritime seront appelés à un moment ou à un autre, à venir à Vernon éteindre des feux de voitures dans un pont garage. Feu dont la propagation est très différente de celle d'un feu « habituel » de voiture...
dans l'hélico
Pour répondre aux demandes du secteur de l'offshore, le CNPP s'est également équipé d'une maquette à l'échelle 1 d'un hélicoptère hybride. En effet, cette maquette n'est pas le reflet exact d'un type précis d'hélicoptère. Elle est une synthèse entre un puma et un dauphin. Elle doit permettre d'entraîner les équipages et les pompiers nécessairement présents lors des opérations de pose et dépose sur les plates-formes offshore.
Le perce-conteneur
L'entraînement à la lutte anti-incendie ne passe pas obligatoirement par la mise en oeuvre d'infrastructures coûteuses. Ainsi, le CNPP a-t-il également développé des stages pour se former à l'extinction de feux à l'intérieur de conteneur : il s'agit « tout simplement » de percer la tôle de la boîte afin d'y injecter une puissante brume de fines gouttelettes d'eau.
Se posent cependant, au moins, deux problèmes : le premier concerne l'accessibilité au conteneur ; le second, la nature même du combustible car il devrait totalement être exclu d'envoyer qui que soit percer un conteneur qui contient plusieurs tonnes d'explosifs ou d'inflammables (bombes à raser dont le gaz propulseur est du butane ou parfumerie alcoolisée). Se pose alors la question de la déclaration du chargeur et de sa disponibilité pour les équipes d'intervention. Question qui est en dehors du champ de compétences du CNPP.
de l'agrément Mar Mar
Entraîner des navigants avec les moyens les plus modernes donc supposés être les plus efficaces dans la lutte anti-incendie n'est pas nécessairement judicieux tant que ces derniers n'ont pas été agréés « marine marchande ». En l'absence de cet agrément, ils ne seront pas installés à bord. Or, son obtention prend souvent un temps certain, constate Éric Hannier.
Vaste sujet.