Si les passagers Transmanche se sont inscrits en hausse en 2009 à Saint-Malo, le ralentissement des échanges entre la Grande-Bretagne et le continent a entraîné une nouvelle baisse des tonnages. En chute depuis le second semestre 2008, les trafics de l'activité Transmanche ont continué de décliner au cours de l'exercice 2009. La baisse des échanges avec la Grande-Bretagne s'est, en effet, traduite, par un recul de 9,11% des tonnages assurés par les navires transbordeurs, soit 561 550 tonnes. Ce chiffre est à comparer avec un plus haut niveau atteint en 2007 avec 647 322 t. La baisse a été particulièrement significative pour les poids lourds qui enregistrent un recul de près de 21% à un peu plus de 23 000 véhicules. Là encore, la différence est significative par rapport à des années porteuses comme 2006 (32 605 véhicules), voire 2007 (32 202).
L'éclaircie est venue cependant du trafic passagers qui a largement dépassé le cap des 1,2 millions de passagers. Le trafic sur la Grande-Bretagne qui avait légèrement décliné en 2008 est reparti à la hausse, la progression étant de 2,1 % à 474 726 passagers. En revanche, le trafic sur les îles anglo-normandes a continué de décliner, la baisse étant deux fois supérieure à celle de 2008 à 441 312 passagers. L'érosion du pouvoir d'achat des touristes européens visitant les îles de Jersey et de Guernesey explique, en partie, cette baisse.
BAI Un gros effort sur les lignes transgascogne
Sur l'exercice 2008-2009, l'armement breton a transporté 2 340 000 passagers et 182 000 camions. Soit des reculs respectifs de 5 % et 16,3 % par rapport à l'exercice précédent. Des résultats conformes aux prévisions de la compagnie et qui restent supérieurs à la moyenne du trafic transmanche. Pas de quoi pavoiser quand même. « À l'échelle européenne, l'importante décroissance des échanges de passagers et de biens industriels s'est doublée de la chute durable de la Livre, entraînant une baisse du pouvoir d'achat des touristes britanniques qui constituent 85 % de notre clientèle », poursuit Martine Jourdren. Ce qui a contraint la compagnie à amplifier sa politique de réduction des coûts, déjà amorcée l'an passé, pour adapter ses tarifs à la nouvelle donne.
Dans ce contexte global assez morose, les lignes transmanche, transgascogne et celtique affichent quand même des différences. Les lignes bretonnes de Roscoff et Saint-Malo gagnent en passagers (respectivement +0,1 % et +2,5 %) mais perdent en fret (- 14,7 % et - 5,9 %). La chute est bien plus rude sur les lignes normandes de Cherbourg et de Caen -Poole (- 11,4 % et - 16,7 %).
Ce sont finalement les lignes transgascogne (Angleterre-Espagne) qui donnent le plus de satisfaction à la BAI. Le doublement des rotations du fréteur Cotentin sur l'Espagne et le succès de la ligne Portsmouth-Santander, venue l'an passé doubler la rotation Plymouth-Santander, sont autant de signes forts qui ont poussé la BAI à acquérir le ferry d'occasion Cap Finistère (ex-Superfast V), dont l'exploitation va démarrer le 22 mars.