La journée du jeudi 25 février a été particulièrement mouvementée à Saint-Nazaire, lors de la livraison à l'armateur italien MSC croisières du paquebot MSC-Magnifica par le chantier de construction naval STX, et du départ de ce navire de croisière. Si la livraison s'est déroulée sans problème, en présence de Gianluigi Aponte, président de MSC, son départ de Saint-Nazaire pour une croisière inaugurale, avec un peu plus de 600 passagers, a été compromis jusqu'au dernier moment. Les agents du port de Nantes-Saint-Nazaire, soutenu par la CGT de la branche nationale des Ports et Docks, en grève depuis le 23 février*, avaient décidé de bloquer le 11e navire de la flotte MSC croisières, dont 10 construits à Saint-Nazaire, en refusant de manoeuvrer la porte de la forme-écluse Joubert où se trouvait le MSC-Magnifica. Finalement, le préfet a décidé de réquisitionner, par arrêt préfectoral, deux membres du personnel du port ligérien pour ouvrir la porte. Le navire a pu mettre le cap sur Southampton. Il était de retour le 1er mars, pour repartir avec de nouveaux passagers, et faire route sur Hambourg, où il devrait être baptisé le 6 mars. Le MSC-Magnifica sera ensuite exploité en mer Méditerranée, au départ de Venise.
Une commande
En coulisse, les négociations pour une commande d'un nouveau paquebot, auprès du chantier de construction naval STX de Saint-Nazaire par MSC, se sont précisées. Dès le 24 février, l'Élysée a indiqué dans un communiqué que l'État reste « mobilisé aux côtés de STX France pour concrétiser cette commande dans le cadre des dispositifs d'assurance-crédit export mis en oeuvre par Coface pour le compte de l'État en tant qu'actionnaire ». L'Élysée a également précisé qu'un accord était conclu entre l'armateur italien et le chantier nazairien, sous réserve d'une confirmation définitive du financement. L'État est actionnaire à hauteur de 33,34 %, Alsthom 16,65 %, et le groupe Coréen STX Europe, actionnaire principal, à un peu plus de 50 %.
Le 25 février, jour de la livraison du MSC-Magnifica, la lettre d'intention de commande n'était toujours pas signée. Finalement, le week-end du 27-28 février, la signature de cette lettre était apposée pour un paquebot de la classe des Fantasia, navire de croisière de 330 m de long pour 1 700 cabines. La signature de la commande pourrait intervenir courant mars, et créer un appel d'air pour d'autres, le carnet de commande étant complètement vide.
*La CGT du personnel du port de Nantes-Saint-Nazaire demandait l'application d'un accord local pour créer une structure commune avec les entreprises de manutention, et l'obtention de primes pour les salariés du port qui intégreraient cette structure. En guise de solidarité avec les personnels du port ligérien, suite à la réquisition de personnels portuaires par le préfet pour permettre le départ du MSC-Magnifica, les salariés des autres grands ports maritimes français ont observé une journée de grève le 26 février. Un médiateur parisien s'est déplacé à Nantes. Le vendredi 26, en soirée, un accord-cadre local sur la réforme portuaire a été trouvé. Fin de la grève.