Le spectre de la pénurie s'est écarté le 23 février au soir. Total s'est engagé à ne pas fermer de raffinerie supplémentaire pendant cinq ans, ce qui a éteint le feu social solidaire. Restent les Dunkerquois en grève, qui ne relâcheront pas la pression sans en savoir plus sur leur avenir. Reste surtout la crise de fond du raffinage. Or, Total pèse 44 Mt, soit 55 % de la capacité nationale de raffinage de brut. Le groupe est de loin le premier client des ports français avec plus de 60 Mt chargées et déchargées. Il ne reviendra plus sur sa décision de ne plus raffiner de brut à Dunkerque pour des raisons structurelles : la baisse de la consommation de carburants, la chasse au fuel lourd pour des raisons environnementales, le poids croissant des réglementations européennes, le déséquilibre essence/gas-oil, l'épouvantail de la taxe carbone française. Par contre, pris entre l'exigence syndicale, et la pression politique, Total a réitéré ses promesses pour Dunkerque : pérennité du « site » (non de la raffinerie), création d'une école de raffinage et d'un centre d'assistance technique, reclassement de l'ensemble du personnel, ainsi que la tenue avancée au 8 mars d'un comité d'entreprise extraordinaire, et de tables rondes sur l'avenir du bassin de Dunkerque et du raffinage français. La participation de Total au projet de terminal méthanier semble acquise, si une décision favorable est prise le concernant. Alain Simoneau
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Total : le conflit du raffinage s'envenime
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