La Grèce vit des heures difficiles. Les réunions se multiplient ces derniers jours, au niveau européen, pour trouver des solutions au surendettement du pays et à sa « quasi faillite ». L'Union européenne demande au gouvernement de mettre sur pied une politique drastique de réduction budgétaire. La ministre de l'économie et de la compétitivité, Louka Kasteli, n'est pas avare de déclarations. Elle annonce des mesures et les grecs sont descendus dans la rue pour manifester leur hostilité. Louka Katseli endosse aussi le costume de ministre de la marine marchande. Osera-t-elle demander aux armateurs grecs de mettre la main à la poche pour résoudre une partie des déficits ? Les deux «mamelles» de l'économie grecque sont la marine marchande et le tourisme. Intervenir sur le tourisme pourrait gâcher la saison à venir. Il reste alors la marine marchande grecque, la seconde au Monde. La grande interrogation pour les milieux maritimes vise à savoir sous quelle forme les héritiers d'Onassis participeront à redresser la situation financière. La solution est bien entendu d'appuyer sur la fiscalité de ces sociétés. Une alternative qui paraît risquée. Le transport maritime est par essence international. Aux premières décisions impopulaires, les armements pourraient quitter les rues d'Athènes pour rejoindre d'autres rivages plus cléments. Le choix est shakespearien : modifier ou ne pas modifier la fiscalité des compagnies maritimes ? Si la solution n'est pas unique, la recette d'une participation du maritime à la résorption de la crise passe certainement par un juste dosage avec le secteur public.
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