La Commission européenne a inauguré le 10 février un « helpdesk centralisé » qui renseignera sur les possibilités de financement accessibles aux projets d'« autoroutes de la mer » dans le cadre du programme pour le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) et du programme Marco Polo. Il signalera également les autres dispositifs de financement accessibles au niveau national et au niveau de l'Union. L'initiative « autoroutes de la mer » est un projet prioritaire du programme RTE-T qui « vise à promouvoir l'intégration, dans toute la chaîne de transport, de liaisons maritimes écologiques, viables, attractives et efficientes ».
« Je salue cette initiative qui permettra aux opérateurs de trouver plus facilement des fonds pour leurs projets d'autoroutes de la mer. C'est un nouvel exemple des mesures concrètes prises par la Commission européenne pour rendre notre système de transport plus écologique et plus efficient », a souligné Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne chargé des transports.
Bien que les autoroutes de la mer reçoivent déjà le soutien des programmes RTE-T et Marco Polo, elles peuvent aussi faire appel à d'autres sources de financement telles que la Banque européenne d'investissement, les fonds structurels, l'instrument
européen de voisinage et de partenariat et l'instrument d'aide de pré-adhésion, ainsi qu'à des financements nationaux. Jusqu'à aujourd'hui, il n'existait pas de source unique d'information et de conseil sur ces divers programmes, souligne le communiqué de la Commission ajoutant que les opérateurs désireux de lancer de nouveaux projets d'autoroutes de la mer avaient donc des « difficultés à réunir des fonds de sources différentes ».
En créant ce helpdesk centralisé (qui a reçu le soutien du coordonnateur européen pour les autoroutes de la mer, Valente de Oliveira), la Commission estime avoir levé un « obstacle important au lancement de nouveaux projets d'autoroutes de la mer ». Ce service aidera les opérateurs, non seulement à trouver des solutions de cofinancement pour d'éventuels nouveaux projets, mais aussi à préparer de nouvelles demandes de financement pour des projets d'autoroutes de la mer au titre des programmes RTE-T et Marco Polo II.
Le service proposé à ce stade sera accessible en ligne, à l'adresse
Le helpdesk centralisé sera géré conjointement par l'Agence exécutive du réseau transeuropéen de transport et l'Agence exécutive pour la compétitivité et l'innovation (qui gère déjà le dispositif Marco Polo ; ndlr)
Et les bureaux de promotion du short sea shipping ?
La présentation de cette initiative pourrait laisser songeur : à aucun moment, le communiqué de la Commission n'a évoqué l'existence dans chaque État membre côtier, d'un bureau de promotion du transport maritime de courte distance (TMCD). Or, semble-t-il, les « autoroutes de la mer » sont une forme, certes encore largement virtuelle, de TMCD.
En outre, devant ce maquis quasi inextricable d'aides en tout genre « dénoncé » depuis quelques années, la Commission ne songe pas à simplifier le dispositif mais à créer une structure pour s'y retrouver.
Erreur, répond une source française spécialisée : la Commission commence à comprendre que ces dispositifs sont incompréhensibles et donc contre-productifs en matière d'autoroutes de la mer. Le helpdesk devrait même servir de thermomètre pour mesurer l'ampleur de la confusion ; laquelle n'est pas spécifiquement européenne. Au sein même du ministère français chargé des transports, les autoroutes de la mer et le cabotage maritime dépendent de directions différentes
On comprend mieux pourquoi le concept reste aussi virtuel après des années d'incantations.