La rencontre entre le syndicat FNPD-CGT et le secrétaire d'État aux transports, Dominique Bussereau, du 9 février, ne satisfait pas entièrement les responsables syndicaux. « Nous constatons que la loi du 4 juillet ne nous apporte aucun nouveau trafic dans les ports français, aucune perspective de développement de l'activité réelle », commence la FNPD-CGT. Le syndicat réitère son sentiment que cette réforme « est une aberration et que la seule problématique des ports est le manque chronique d'investissements de la part de l'État. » Le syndicat est ressorti de la réunion sans avoir eu « aucune annonce formulée par le ministre. »
Sur le volet social de cette réforme, Dominique Bussereau a demandé aux opérateurs « d'ajuster les effectifs en fonction des besoins. » La FNPD-CGT veut donc maintenir la pression. Elle appelle les ouvriers portuaires à la suspension des heures de travail supplémentaire ou à la suppression de deux shifts de nuit par semaine. Le syndicat veut juger sur pièce. Il annonce qu'il contrôlera le respect des propos du ministre notamment sur la possibilité d'embauche là où des difficultés de service apparaissent, le respect des accords locaux négociés dans le cadre de la loi et le respect de l'accord cadre d'octobre 2008 avec notamment le refus de tout licenciement, la réinternalisation des mission externalisées et le cousu main pour « permettre une application intelligente de la loi en fonction des spécificité de chaque place portuaire. »
La discussion a aussi porté sur la négociation de la convention collective. La revendication de la FNPD-CGT de voir s'appliquer la nouvelle convention à tous les ports de commerce, pêche et fluviaux a reçu une écoute de Dominique Bussereau. Il a accepté que les deux ports fluviaux de Paris et de Strasbourg se voient appliqués cette nouvelle convention. Enfin, sur la pénibilité, le secrétaire d'État aux transports s'est « engagé à répondre aux demandes que la FNPD-CGT formulera. »
En face, l'Unim adopte un discours plus positif. L'organisation patronale rappelle que les investissements promis se réaliseront dans les échéances prévues par les ports. Quant aux emplois, l'Unim revient au texte de la loi et à ses motifs. Les 30 000 emplois promis se feront en prenant en considération « les emplois induits de la réforme par une plus grande productivité et attractivité des ports », indique un responsable de l'organisation patronale. Sur la convention collective, l'organisation se conforme aux directives du ministère de bâtir un socle en y intégrant la pénibilité. Il reviendra aux ministres concernés, notamment du travail de veiller à son respect. La pierre d'achoppement se place sur l'adhésion des ports fluviaux. Paris et Strasbourg peuvent y adhérer mais individuellement, le respect de l'autonomie de la négociation doit être respecté. Quant à la pêche, l'Unim rappelle qu'il n'existe aucune société de manutention dans ce secteur et aucun ouvrier docker.