Une rumeur circule selon laquelle le premier président de l'École nationale supérieure maritime pourrait être Eudes Riblier, ex-président d'Armateurs de France et ex-dirigeant de SeaFrance. Ce dernier se refuse à tout commentaire.
En attendant la nomination d'un président de préfiguration qui, en toute logique, pourrait devenir le premier président, imaginons ce que pourrait être sa feuille de route. Il pourrait par exemple se consacrer au développement de partenariats tant nationaux qu'internationaux. Ainsi pourrait-il faire le tour des employeurs (ses anciens pairs, selon la rumeur) afin de déterminer leurs besoins en formation spécifique et la hauteur de leur participation financière à la satisfaction de ses besoins. À l'international, il doit bien être possible d'échanger quelques élèves.
Puisqu'il n'y a pas d'espoir de survie durable sans délivrance d'un diplôme d'ingénieur, affirme-t-on, il faudra développer, également en partenariat avec d'autres écoles (nécessairement) d'excellence, des laboratoires de recherche. Ces derniers ne seront pas nécessairement dédiés aux sciences ou technologies « dures ». La logistique portuaire, la sûreté du transport, voire pourquoi pas l'étude des comportements à bord pourraient être autant de sujets de recherche. Signe de la révolution copernicienne qui pourrait survenir, on pourrait même s'intéresser à tenter de rechercher les motivations qui poussent un jeune de 18 ans à s'engager dans la carrière d'officier de marine marchande. Le nouveau président s'attachera également à percer l'épais mystère qui empêche la publication de toute donnée chiffrée sur les besoins français en matière de jeunes officiers. Autre mystère à percer, mais peut-être entre-il plus dans le domaine de compétences du directeur unique des études : où en est la réflexion sur le contenu pédagogique de la 5e année ; contenu largement contesté depuis plusieurs années ?
Bref, ce président « fort », qu'appelle de ses voeux Damien Cazé (JMM du 22/1 ; p. 24), pourrait avoir une longue feuille de route d'autant qu'il va devoir faire converger le souhaitable (deux sites d'enseignement au plus) avec le réalisme régional du moment (quatre sites).