Jean-François Tallec, Secrétaire général de la mer, a apporté le 2 février, lors de la réunion mensuelle de l’ADPF, quelques précisions sur le contenu du Conseil interministériel de la mer du 8 décembre 2009; celui qui donna lieu à un communiqué de presse très synthétique (JMM du 114/12; p. 4). Le SG mer est donc revenu sur le concept de « fonction de garde-côte »: une version modernisée de la garde-côte « à la française » que décrivait en mai 2003, Jean-René Garnier, alors SG de la mer.
À cette époque, il avait été constaté que si en temps de crise, toutes les administrations disposant de moyens nautiques ou aériens, se mettaient immédiatement aux ordres du préfet maritime, en temps normal (qui est heureusement le plus fréquent) chacune d’elle vaquait à ses occupations sans aucune coordination. Ainsi lors des grands week ends du printemps, il était assez fréquent que les plans d’eau les plus fréquentés soient parfaitement désertés des unités des Aff. Mar, de la Gendarmerie maritime, des Douanes, etc. Seul le CROSS et les «papies» de la SNCM, taillables et corvéables à merci, veillaient sur zone. Il était donc question de faire en sorte que même en temps normal, le préfet maritime coordonne la présence des uns et des autres sur les plans d’eau. Il était même question que les investissements nautiques soient coordonnées au plus grand bénéfice de l’optimisation des moyens mis à disposition par le contribuable.
Quelques années plus tard, il semble donc que la résistance au changement des administrations, au plus haut niveau, soit, elle aussi, durable.
Le SG mer reprend donc le problème d’une autre façon. Le gouvernement est invité à définir, rapidement, quelques priorités en matière d’action de l’État en mer et non pas de la litanie des 45 missions contenues dans un arrêté de 2004. À partir de là, seront examinés par le menu les moyens techniques et humains nécessaires pour répondre à ces quelques priorités et, bien sûr, les moyens existants. Un schéma directeur national sera ainsi établi et chaque administration invitée à s’y tenir. Pour être raisonnablement assuré que le préfet maritime dispose de toutes les informations, le Premier ministre, représenté par le SG mer, lui enverra une lettre de missions rappelant les priorités actuelles du gouvernement.
Jean-François Tallec insista également sur la nécessité de renforcer l’habitude du travail en équipe entre les différentes administrations présentes en mer. Ce dispositif a fait l’objet d’un accord « profond » entre administrations, affirma le SG mer. Le premier comité directeur de la fonction garde-côte présidé par J-F Tallec se tiendra le 9 février. Il pilotera le centre opérationnel chargé de collecter le renseignement maritime et de le diffuser.
Le fait que ce (presque) nouveau dispositif soit expérimenté en Polynésie est dû aux circonstances, répondait Jean-François Tallec: la Marine nationale devait déménager et se rapprocher du port de Papeete où est localisé le MRCC (CROSS local). Il était dès lors tentant d’en faire des voisins de palier et de rapprocher les dispositifs de collecte d’informations.
Le livre bleu prime sur le rapport Poséidon
Autre sujet de perplexité: l’accumulation des rapports tous plus pertinents les uns que les autres.
L’adoption du livre bleu sur la « stratégie nationale pour la mer et les océans » est une décision politique, répondait le SG mer alors que le rapport Poséidon, coécrit par l’ex-Commissariat au plan et le SG mer est un rapport prospectif. Le second a servi de base au premier.
Conscient des réalités politiques et de la mer, l’ancien lieutenant de marine marchande, passé par les Aff. Mar pour rallier la préfectorale qu’est Jean-François Tallec, concluait sur le fait que l’action d’un gouvernement se jugeait dans la durée et par la mise en place d’un dispositif d’évaluations.
L’évaluation est un exercice périlleux auquel l’Office parlementaire d’évaluation des politiques publiques a rapidement mis un terme après la publication en 1998 de son volumineux rapport sur la politique maritime française.
Baisse des trafics de conteneurs en 2009
Les principaux ports à conteneurs ont vu leurs trafics baisser en 2009.
Ainsi, Singapour a réalisé un trafic de 25,1 MEVP, soit une diminution de 13,1 % en un an. Sa société d’exploitation, PSA International Pte Ltd, qui participe à 28 projets portuaires dans 16 pays, a également obtenu un trafic de 31,7 MEVP (− 7,12 %) dans le monde.
Shanghaï arrive ensuite avec 25 MEVP, contre 28 MEVP en 2008 (− 10,7 %). Enfin, Hong Kong a totalisé 20,9 MEVP (− 14,6 %).
Rouen: Départ de François Xicluna
François Xicluna, qui était directeur des opérations portuaires et du développement, vient de quitter le Grand port maritime de Rouen pour rejoindre EDF. Entré au port en juin 2005 comme directeur de l’Aménagement et de l’Environnement, il a été en charge notamment du dossier de l’amélioration des accès maritimes du port. En 2008, il a pris la direction des opérations portuaires et du développement, fonction dans laquelle il a travaillé à la définition du projet stratégique du GPMR et à la réforme portuaire. François Xicluna était membre du directoire du GPMR.