En arrêt depuis le 14 septembre, la raffinerie des Flandres de Total ne bénéficiera pas en mars du grand arrêt quinquennal réglementaire indispensable à la poursuite de l’activité. Autant dire que l’usine est condamnée. Mais Total diffère cette annonce jusqu’à la fin du 1er semestre, à la grande fureur des salariés, pour qui « l’attente est insupportable », confirme Marc Pigeon, leader cégétiste de l’intersyndicale de l’établissement. Si par extraordinaire, explique ce dernier, la direction décidait le redémarrage du site, le grand arrêt ne pourrait avoir lieu avant le printemps 2011. Total ne parle plus de raffinerie, mais « d’établissement des Flandres ». Le groupe, qui espère garder le site, annonce la création d’un centre d’assistance technique et d’une école de raffinage. Philippe Delogez, directeur raffinage Europe du sud-ouest, présent sur le site le 1er février, a accrédité la thèse de sa transformation en plateforme logistique (voir notre article en p. 19).
Ce que pèse Total pour Dunkerque
– 10 Mt de trafics dont 7 Mt de brut au port ouest (2 Mt pour une plate-forme dépôt). 15 M€ de CA dont 4,8 M€ de recettes domaniale;
– 835 mouvements de pilotage par an, 12,4 % des mouvements mais 17,8 % du CA. Trois postes de pilotes en balance, et une revue des investissements inévitable;
– Remorquage: 700 à 800 remorques par an, 13 % des remorques et du CA. La flotte est dimensionnée pour 57 Mt de trafic. Investissement à revoir (en fonction aussi du terminal méthanier)
– Lamanage: 11 % des mouvements, près de 10 % du CA il faut 8 lamaneurs et 2 vedettes pour entrer un grand tanker aux APF. – Consignation: 4 agences touchées. Une dizaine d’emplois sont en jeu.