Bien que célébrés au niveau de la mer, sur la vedette Ville-de-Marseille amarrée au pied du fort St Jean qui marque l'entrée du Vieux-port, les voeux de nouvel an de l'UMF ont pris de la hauteur. Devant une centaine de professionnels dont deux responsables des dockers CGT, le président, Hervé Balladur, a exhorté la communauté portuaire marseillaise « à revenir aux fondamentaux » et « à donner aux clients l'envie d'acheter votre produit ou d'utiliser votre service ».
Revenant sur la décennie en train de s'achever, le président de l'UMF a dressé un tableau « d'un monde maritime où l'aventure humaine » se rétrécit sous le jeu de la mondialisation, de l'économie virtuelle et des concentrations économiques. « Cette logique a amené de nombreux chefs d'entreprises locaux à céder leurs activités. Nous sommes très largement et logiquement passés de structures détenues et animées par leur patron à des filiales ou des agences de groupes dont l'âme est forcément différente. En considérant nos entreprises comme de simples produits de spéculation, on a perdu le sens de la valeur ajoutée de nos métiers, ce qui a amené à les déprécier, entraînant de ce fait, la baisse de la valeur de nos prestations ». Ceci n'était pas grave tant que les volumes étaient au rendez-vous. Malheureusement la crise internationale fin 2008 est venue ruiner les efforts entrepris et mettre un coup de frein brutal à notre croissance », a-t-il souligné.
Regrettant que « les réformes que nous aurions dû accomplir depuis longtemps lorsque notre situation économique nous les rendait plus faciles, ne l'aient été que ces deux dernières années et sont donc arrivées au plus mauvais moment », Hervé Balladur a souhaité que les difficultés soient l'occasion de « retrouver une conscience collective qui nous permette de leur offrir quelque chose de plus que les autres ports ».
Pour 2010 qui d'après Hervé Balladur devrait être « une année de stabilisation, mais aussi de transition et de refondation », il a lancé un appel à la communauté portuaire marseillaise : « Cessons donc de gâcher la chance que nous donne un emplacement exceptionnel par des comportements anti-commerciaux, n'acceptons plus que notre port puisse être pris en otage par n'importe qui (...), ressuscitons la pertinence de chacune de nos professions en replaçant nos actions et nos décisions en regard des besoins de nos clients et pas au vu d'appréciations nombrilistes ou de stratégies corporatistes, et enfin, améliorons sans cesse la qualité de nos prestations et devenons, dans ce monde d'excellence, une référence portuaire ».