Un plaidoyer virulent

La traditionnelle cérémonie des voeux du syndicat des transitaires et des commissionnaires en douanes du Havre et de la Région s'est déroulée sur fond de crise économique et de mouvements sociaux sur le port. Impossible donc pour Jean-Louis Le Yondre, son président, de ne pas évoquer cette situation qui préoccupe l'ensemble des professionnels du secteur. Et lorsqu'il s'agit de prendre la parole, le président ne mâche pas ses mots. « Le monde privé du transport maritime au Havre est blessé. Chaque grève est une meurtrissure, une blessure supplémentaire. Pendant que les ports du Nord se réarment en reprenant des parts du trafic, nous nous paupérisons et surtout nous paupérisons les salariés. Il est donc nécessaire qu'un esprit citoyen règne en dehors de tout corporatisme ou guerre de clocher. Je rappelle que le syndicalisme doit être humaniste. La vie de nos familles dépend du trafic du Havre. Évitons les chocs entre institutionnels et privé. Un esprit de solidarité doit régner. Appliquons la réforme. La loi est votée et personne n'est au dessus des lois au Havre.» Avec un bilan en berne, le président des transitaires souligne au passage que le port de Zeebrugge en Belgique, qui était un « port secondaire » il y a trois ans, enregistre désormais un trafic conteneurs supérieur à celui du Havre.