À l'image des Arts et Métiers, de Centrale ou d'autres, l'École nationale supérieure maritime unique sera répartie sur quatre sites : Le Havre, Marseille, Nantes et St-Malo. Elle sera pilotée par une seule et unique équipe : un président « fort », un directeur général, un directeur des études, etc. ayant autorité sur les quatre sites.
L'implantation géographique de la direction générale reste encore à déterminer et les rumeurs les plus « exotiques » perdurent notamment au bénéfice de St-Malo.
La gouvernance de l'ENSM sera caractérisée par l'ouverture, d'une part sur l'international, et d'autre part, sur les employeurs que sont les compagnies maritimes, souligne Damien Cazé.
Dans le premier cas, il s'agit par exemple d'augmenter le nombre de stages sur des navires immatriculés à l'étranger ou d'accroître les programmes de recherches avec les Britanniques ou les Tunisiens. Bref de sortir au plus vite du ghetto français.
En ce qui concerne les relations avec les employeurs français, deux axes seront privilégiés : recherche de financement à l'image de ce qui se pratique déjà à Marseille avec Bourbon ou CMA CGM ; et répondre aux besoins exprimés.
Les armateurs veulent des officiers « managers, parlant mieux l'anglais et disposant de bonnes connaissances économiques », précise Damien Cazé. « Ils seraient même prêts à y mettre le prix », a-t-il ajouté. Sur les besoins quantitatifs, un observatoire des métiers a même été constitué.
De fortes relations seront établies par l'École navale pour la délivrance du diplôme d'ingénieur; ce qui est considéré comme un avantage. L'idée est de tirer vers le haut le niveau et la notoriété de l'ENSM et de faciliter la reconversion à terre des quelques élèves officiers qui souhaiteront poursuivre leurs études, même si actuellement la reconversion ne pose pas de problèmes majeurs, reconnaît Damien Cazé.
mais pas uniquement
Pour le directeur des Affaires maritimes, il n'est pas question d'abandonner la formation initiale polyvalente mais celle-ci ne doit pas être un « dogme » : les formations monovalentes existent et répondent à des besoins réels.
Tant d'efforts pour former bon an, mal an, au mieux 200 jeunes officiers polyvalents, donc issus de la filière académique.
Une seule école sur deux sites, au plus
« Si nous voulons que notre enseignement maritime soit visible, adaptable, évoluant vers la recherche, permettant des partenariats protéiformes ; si nous voulons (...), nous n'avons pas le choix, nous avons besoin d'avoir une seule école, une école nationale dont le recrutement s'appuiera sur un dispositif de type banque de notes. Et nous avons besoin d'avoir au maximum deux établissements pour cette école. Je suis désolé de mettre les pieds dans le plat aussi fortement mais cela me semble absolument indispensable si l'on veut avancer vite et fort avec des objectifs lisibles et pour nous, et pour le ministre, pour tous les enseignants et pour tous les élèves », s'est exclamé Eudes Riblier président d'Armateurs de France lors de la table ronde sur l'enseignement maritime supérieur organisée le 31 janvier 2008 à Paris.
Des décisions « très concrètes et précises » devaient être prises dans les « prochaines semaines », a affirmé alors Dominique Bussereau, secrétaire d'État chargé des Transports.