En observant les récents événements liés à la réforme portuaire, j'ai essayé d'imaginer la réaction d'un opérateur asiatique. Nous sommes à Shanghaï, Busan ou Tokyo, en ce mois de janvier, quand nous apprenons qu'un mouvement social va immobiliser les ports français. Jusque-là, nous comprenons. Les revendications sont un peu déplacées, puisqu'elles visent le gouvernement plus que les entreprises. Le syndicat demande au gouvernement une réunion dans le mois, sinon il durcira le mouvement. Aucune réponse officielle du gouvernement. Dans le même temps, un avis est publié au Journal officiel sur l'extension du champ d'application de la convention collective pour recueillir les opinions des autres branches concernées. Vue de Shanghaï ou de Busan, cette situation peut paraître compliquée. Et parce que rien n'est simple, les ports annoncent la cession de leurs outillages comme prévu par la loi sur la réforme portuaire. Notre responsable asiatique, un peu au fait des questions sociales et réglementaires européennes, s'interroge : les ports français transfèrent l'outillage mais les personnels ne bougent pas. Voulant aller plus loin, il se replonge dans les documents et les notes qu'il a prises lors du passage de Dominique Bussereau dans son pays pour expliquer la réforme portuaire. D'après vous, quelle sera sa réaction ? Peu importe mais de toutes parts, syndicale, patronale et gouvernementale, il est nécessaire d'expliquer au plus juste la situation. N'oublions jamais que le maritime et le portuaire sont des activités, par essence, internationales. Quant à notre responsable asiatique désemparé, il reprendra le dernier numéro du Journal de la Marine Marchande et enverra un mail de désespoir au rédacteur en chef. Merci tout le monde.
Rédacteur en chef