Plus que trois navires à livrer, alors que le carnet de commandes est désespérément vide. Les ateliers ont commencé à fermer. Les élus s'engagent dans la bataille.
Le 20 janvier a eu lieu, à Saint-Nazaire, la mise sur cale du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude. Conçu par DCNS et construit par STX France (ex-Chantiers de l'Atlantique) pour la Marine nationale, il est long de 199 m, et doit être livré en 2011. Avec un carnet de commandes quasiment vide, salariés des chantiers et des entreprises sous-traitantes craignent que cette mise sur cale ne soit la dernière. Même, si le chef de l'État a déclaré lors d'un passage à Cholet, le 13 janvier, qu'il « croit en l'avenir de Chantiers de l'Atlantique. Je ne les laisserai pas tomber, parce qu'il y un savoir-faire ouvrier extraordinaire ». Ce chantier dont l'État français est actionnaire à hauteur de 34 %, essaie de mettre au point un montage financier pour assurer la commande de deux navires de croisière pour l'armement italo-suisse MSC cruises.
En dehors du BPC, deux paquebots sont en cours de finition. Ils devront être livrés le 25 février et au début du mois de mai. Aussi, les ateliers ferment les uns après les autres. À la fin du mois de mars, le chômage partiel devrait toucher 600 salariés STX. Jeudi 14 janvier, les syndicats ont manifesté, la CFDT d'un côté, la CGT de l'autre. Sur ce fond de désunion syndicale, s'est tenu un comité d'entreprise qui a donné un avis défavorable au plan d'adaptation des effectifs. Toutefois, la direction a mis en route son plan de 351 départs volontaires. Les élus s'engagent également dans la bataille. Le Conseil régional des Pays-de-la-Loire a débloqué 5 M¤ pour des projets innovants, à la condition de remporter la commande des deux paquebots pour l'armement MSC. « Si l'État s'engage, la Région suivra. Mais la Région n'investira pas seule », précise Joël Batteux, maire de Saint-Nazaire et vice-président du conseil régional.
Les projets innovants portent sur la poursuite d'études de la construction d'un navire capable de transporter et d'installer des éoliennes en mer, celle d'un ferry propre alimenté en gaz et sur la mise au point d'un outil informatique industriel consistant à étendre le système d'information de STX France à ses sous-traitants. Par ailleurs, Philippe Boënnec, député du Pays de Retz et secrétaire national de l'UMP en charge de la mer, du littoral et des métiers de la mer, est intervenu auprès du Premier ministre sur ce dossier.