Selon une photo des US Coast Guards, deux portiques à conteneurs sont tombés dans les bassins à la suite du tremblement de terre qui a secoué Haïti le 12 janvier. Mais le 18 janvier, le général Michael Dana, chargé de la logistique au sein des forces américaines sur place, a déclaré à l'agence de presse Reuters qu'il espère rouvrir les installations portuaires d'ici deux à trois jours. Sans surprise, cette réouverture permettra de faciliter considérablement l'arrivée et la distribution de l'aide humanitaire. L'optimisme du général contraste avec les commentaires des experts civils et militaires qui, selon le Wall Street Journal du 18 janvier, estiment que le port ne sera pas rouvert avant longtemps. Tout le monde, dont Crowley Maritime Corp et Mærsk, cherche donc des voies alternatives. Il est possible de décharger à Port Rio Haina, en République dominicaine, mais en situation normale la route menant en Haïti est déjà passablement encombrée.
Le site internet de l'Autorité portuaire nationale d'Haïti (mis à jour en octobre 2008) indique qu'il existe deux ports de commerce internationaux (Port international de Port-au-Prince et Port international du Cap Haïtien) et 14 «principaux» ports de cabotage dont les tirants d'eau (à vérifier) varient de 1,80 à 5 m. Il y a peut-être de quoi faire des opérations de distribution via certaines de ces plates-formes.
Le bâtiment français de transport léger (batral), Francis-Garnier, a accosté à Port-au-Prince le 19 janvier pour y décharger, par ses propres moyens, deux tractopelles, deux camions et autres matériels, indique l'État-major des armées. Selon son communiqué, « il reste un quai praticable. Entre les grues à moitié immergées et les porte-conteneurs entre deux eaux » (comprendre sans doute conteneurs ; ndlr). Le batral a trouvé sa voie.Par l'intermédiaire de la Fédération française des pilotes maritimes, la station de pilotage de la Guadeloupe précise que son homologue de Port-au-Prince est/était armée par quatre pilotes relativement âgés. Des discussions étaient en cours pour que de jeunes pilotes haïtiens soient formés à Pointe-à-Pitre. Une barge de 100 m doit partir très prochainement de Guadeloupe vers Port-au-Prince pour y apporter du matériel. Le commandant du remorqueur devrait donc avoir une idée de l'état des installations portuaires.
Dans les cinq à dix prochains jours, les États-Unis prévoient d'envoyer à Haïti au moins cinq nouveaux navires, dont un ferry rapide ainsi qu'un « port-clearing ship » gréé. Sont déjà sur place deux navires grues disposant de capacités de transport de conteneurs et de chalands de débarquement, un pétrolier ravitailleur et un porte-barges, sans compter un porte-avions nucléaire et diverses unités de l'US Coast Guards.Un nouveau tremblement de terre de magnitude 6,1 s'est produit le 20 à 11 h 03 GMT. Son épicentre était à 56 km au nord-est de Port-au-Prince et à 22 km de profondeur.