Mauvaise nouvelle pour le Grand port maritime du Havre qui, depuis quatre ans environ, défend l'idée d'un terminal méthanier sur le site pétrolier d'Antifer. Confié à Gaz de Normandie (GDN), une filiale de Poweo et de la Compagnie Industrielle et Maritime qui gère le terminal pétrolier, le projet est suspendu. En effet, le tout nouveau président de GDN, Loïc Capéran, par ailleurs directeur général de Poweo, vient de demander aux services de l'État de « suspendre provisoirement » l'instruction du dossier d'autorisation administrative d'exploitation d'un établissement industriel classé Seveso. Un dossier avait été déposé en octobre auprès des services de l'État.
Les raisons de ce choix ? Selon GDN, il s'agit de se donner davantage de temps pour faire accepter le projet par la population, majoritairement hostile à la construction du terminal, même celui-ci est jugé « nécessaire » par le dirigeant de Poweo. Autre raison invoquée, le coût du projet, aujourd'hui estimé à environ 1 Md¤ contre une prévision de cinq à six cents millions d'euros. Face à ce coût galopant, Poweo explique qu'il n'a plus les moyens d'assurer. Depuis quatre ans, le groupe a déjà dépensé un peu plus de 22 M¤ en frais d'études notamment. 4 à 5 M¤ sont nécessaires chaque année pour couvrir les frais du projet.
Or, Poweo ne veut - ou ne peut - plus assurer seul. Le groupe est désormais en discussion avec des partenaires éventuels, comme EDF, GDF-Suez ou Total, pour les faire entrer au capital. Loïc Capéran se donne un délai de six mois pour trouver un nouveau partenaire qui pourrait prendre la majorité de Gaz de Normandie, Poweo et la CIM devenant alors minoritaires. Le projet, qui devrait générer deux escales de méthanier chaque semaine, finira-t-il par voir le jour ? Selon Loïc Capéran, le futur terminal sera construit à l'horizon 2014. A ce jour, Gaz de Normandie parle seulement de « suspension ». Une pause plutôt qu'un abandon.