Laurent Castaing n'est pas du genre à piquer un coup de colère de manière publique. Mais là, trop c'est trop ! Le président du Directoire du Grand port maritime du Havre (GPMH) vient de dénoncer les mouvements de grève orchestrés par la CGT. Un mouvement de vingt-quatre heures a eu lieu le 4 janvier. Conséquence directe : l'armement Eukor, qui transporte les véhicules du constructeur coréen Kia depuis le 1er janvier, a décidé d'annuler sa toute première escale au Havre.
« Cette annonce intervient dans une période conjoncturelle très difficile pour tous les professionnels, notamment ceux de l'industrie automobile », explique Laurent Castaing. « L'ensemble des équipes de la direction commerciale du GPMH ainsi que les opérateurs du terminal roulier ont fait d'importants efforts pour ramener de nouveaux trafics, dont celui de Kia. Il est regrettable de voir, ajoute le directeur général du port, que les efforts importants réalisés par certains soient compromis, voire anéantis par ces grèves, qui nuisent à la fiabilité et à la crédibilité de notre port ».
Selon la direction du GPMH, d'autres industriels français et européens et armements « étaient en train d'étudier le choix du Havre et que, face aux menaces de grève qui pèsent sur notre port, ils sont actuellement en interrogation forte sur leurs escales au Havre. (...) Nous ne pouvons que constater et regretter l'impact des mouvements de grève sur l'activité portuaire havraise et l'emploi associé. Si cette situation persiste, il ne faudra pas s'étonner que la réforme portuaire ne crée pas d'emplois dans les ports français et favorise au contraire le développement de l'emploi dans les ports concurrents », explique Laurent Castaing. Du côté de la CGT, on renvoie la balle dans le camp du gouvernement estimant que l'État ne fait pas les efforts nécessaires pour répondre favorablement aux attentes des travailleurs portuaires.