Igma : du grand large à l'Europe centrale

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Constitué il y a 50 ans à parité entre la municipalité d'Amsterdam et le groupe américain Gargill, Igma est devenu l'entière propriété de ce dernier en 1978, mais 80 % de son trafic est destiné à d'autres clients. En tout, il emploie 135 personnes à Amsterdam.

Son terminal polyvalent se trouve dans les bassins de Vlothaven et d'Amerikahaven, où le tirant d'eau atteint 17,5 m. Ses cinq postes, équipés de deux grues de 25 t, deux de 60 t et une de 40 t, peuvent transférer jusqu'à 45 000 t par jour entre les navires et les barges. Il dispose de bandes convoyeuses pour acheminer les céréales aux silos et de grues flottantes pour le déchargement de minéraux.

Au lieu du charbon et du minerai de fer qui nécessitent beaucoup d'espace, explique son directeur général Niels Boetje, Igma a fait le choix des minéraux industriels (baryte, bentonite, magnésite et terre de blanchissement), des minerais non ferreux (bauxite, chromite et ilménite) et matériaux de construction (ciment, pierre à chaux et argile). Ces minéraux sont essentiellement destinés à l'industrie allemande. Selon Niels Boetje, ce trafic devrait repartir au troisième trimestre 2010. Dans les trois années à venir, Igma compte mettre l'accent sur l'industrie de la biomasse (bûches, granulés et plaquettes de bois pour produire de l'énergie), car la législation néerlandaise sur l'environnement doit être modifiée en 2010.

Quant aux produits agricoles, Igma traite du cacao, des composants d'alimentation pour animaux (farines de soja et de tournesol, graines de palme et agrumes), des céréales et des oléagineux pour l'alimentation humaine. Tous ces produits sont entreposés chez lui avant leurs transferts aux usines de transformation. « C'est un marché assez stable mais avec des fluctuations, souligne Niels Boetje, actuellement, l'Europe de l'Est consomme moins de viande et celle de l'Ouest de la viande meilleur marché. En outre, un kg de volaille coûte moins cher à produire qu'un kg de boeuf ».

La composante logistique, Igma Parcel Service (IPS), affrète des espaces sur une vingtaine de vraquiers panamax pour profiter de taux de fret avantageux. La desserte de l'hinterland, par le Rhin et aussi par le port de Rotterdam, se fait par tous modes. Chaque année, une vingtaine de personnes traitent 4 Mt de produits agroalimentaires en provenance d'Argentine et du Brésil et 1 Mt de minéraux de Chine et de produits agricoles de Malaisie et de Thaïlande.

L'agence maritime, ouverte aux clients tiers, travaille surtout à partir d'Amsterdam.

Projets et investissements

Le terminal arrive à saturation, indique Niels Boetje. Les navires doivent être déchargés rapidement en raison des coûts d'immobilisation, qui peuvent atteindre 20 000 $/jour. Deux, trois et même quatre navires de 12 000 à 13 000 tpl arrivent chaque semaine. Il n'y a pas vraiment de périodes de pointe. Les stocks s'accumulent et sont écoulés tout au long de l'année, quand les prix montent. En conséquence, un nouveau quai est indispensable pour doubler la capacité des zones d'entreposage, aujourd'hui de 50 000 t dans les hangars fermés et de 80 000 t dans les silos. En outre, la demande d'entrepôts est plus élevée que celle d'espaces découverts. Enfin, « il faudra louer davantage de terrain à la Ville d'Amsterdam pour y construire des silos », conclut Niels Boetje.

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