par Jean-Christophe Fichou
L'éditeur Marines Éditions a publié un ouvrage sur les navires utilisés pour la mise en oeuvre et l'entretien des aides à la navigation.
Jusqu'à la Révolution, la gestion de la vingtaine de feux établis le long des côtes de France relève d'organismes divers publics et privés. Une loi de 1792 la transfère à l'État, en l'occurrence le ministère de l'Intérieur qui la délègue à l'administration des Ponts et Chaussées. Le Service des phares et balises, qui voit le jour en 1806, doit soumettre ses projets aux ministères de la Marine et de l'Intérieur. Laissés pratiquement à l'abandon vers la fin des guerres napoléoniennes, notamment pour ne pas aider la Marine anglaise qui contrôle la mer, les phares et balises ne connaîtront un renouveau qu'à la Restauration. L'hydrographe Charles de Beautemps-Beaupré, l'astronome et physicien François Arago et l'ingénieur des Ponts et Chaussées Augustin Fresnel font partie de la commission des phares créée à cet effet. Fresnel, déjà connu pour ses travaux sur la lumière, met au point la lentille à échelons qui porte son nom. En 1825, la commission adopte un programme d'éclairage et de balisage généralisé des côtes françaises. Le Service des phares et balises construit alors des phares pendant la Monarchie de Juillet et, sous le Second Empire, se dote d'une flotte de baliseurs qui se montera à 500 navires à la veille de la seconde guerre mondiale. Il est alors l'un des premiers armateurs de France. Aujourd'hui, l'Administration des phares et balises, rattachée à la Direction des affaires maritimes, gère plus de 8 000 établissements de signalisation maritime, dont 150 phares, et emploie plus de 1 000 personnes et une cinquantaine de navires, dont neuf baliseurs.
C'est la saga de cette flotte de service public avec toutes ses péripéties, que conte l'historien Jean-Christophe Fichou, spécialiste des phares de France. Tout y passe : bateaux de travaux et de balisage, marques flottantes, bateaux-feux et vedettes d'entretien et de ravitaillement. Les baliseurs ont pris du volume avec le temps. Le Confiance, lancé en 1868, avait une longueur de 29,95 m et un tirant d'eau de 2,30 m. Les dimensions du Gascogne, son lointain successeur en 2006, passent respectivement à 52 m et 12,5 m !
par Jean-Christophe Fichou
Marines Éditions
158 pages/35 ¤
ISBN : 978-2-3574-03
Il était une Flotte pour les Phares