La CFDT a signé l'accord proposé par le médiateur Daniel Cholley le 16 décembre, après délibération du conseil syndical. La veille, un référendum a été organisé par le syndicat au siège du CE de Calais et dans les bureaux parisiens de la compagnie. Ouvert à l'ensemble du personnel, ce vote a donné une majorité de deux voix à l'approba- tion de la signature. Les deux tiers des salariés ont participé au vote. La majorité des marins se sont prononcés pour le non. Les délégués CFDT ont eu le sentiment d'être volés de leurs voix, dans la mesure où les bureaux parisiens ont fait pencher la balance. Mais le syndicat s'est finalement incliné devant la majorité « obtenue sous une pres- sion intolérable de la direction », selon le secrétaire général CFDT, Didier Cappelle. La direction avait déposé lundi une requête de mise sous clause de sauvegarde auprès du Tribunal de commerce de Paris. Le Tribunal devait y faire droit en fin de semaine. De son côté, le préfet de la région Nord-Pas-de-Calais a reconnu implicitement une forme de légitimité au referendum, en gardant le dossier remis par le médiateur sous le coude jusqu'au mercredi 16. Prenant acte de la signature de l'ensemble des syndicats, le directoire de SeaFrance a retiré sa demande.
« Il nous appartient de mettre en place les accords de productivité, avec le 29 décembre comme date objectif », commente Vincent Launay, membre du directoire de la compagnie. « Un champ de mines, cette négociation », semble répondre Didier Cappelle. Un CHSCT et un CE sont programmés avant Noël. Cela fait, le directoire pourra demander à son actionnaire une recapitalisation à hauteur de 130 M¤ environ. Un effort qui devra être visé par Bruxelles. Une page est tournée, mais tout reste à faire.