C'est le chantier italien San Giorgio del Porto (groupe Mariotti) qui a été désigné comme lauréat de l'appel à projets pour la mise à disposition des formes de réparation navale industrielle 8 et 9 ainsi que des bâtiments et ateliers associés. Le comité stratégique du GPMM a approuvé ce choix. Jean-Claude Terrier, président du directoire, s'est refusé à préciser à la presse si d'autres chantiers s'étaient porté candidats.
La nouvelle a trouvé les ouvriers de la réparation navale « contents, mais pas euphoriques», suivant Patrick Castello, secrétaire du syndicat CGT de ce secteur. Une semaine plus tôt, les syndicalistes avaient bloqué le terminal croisière et des accès portuaires pour protester contre le manque d'information. Depuis la liquidation judiciaire de l'UNM-Boluda en mars dernier, la moitié des 120 salariés occupent les lieux. « Je n'envisage même pas qu'on demande aux ex-salariés de l'Unm de quitter des lieux qu'ils occupent et entretiennent depuis neuf mois pour laisser la place. Il faut que les salariés soient partie prenante du dossier, ça va être un nouveau combat et de nouvelles négociations », avertit le responsable CGT. Ce dernier indique que c'est la troisième fois que le chantier italien fait acte de candidature à l'exploitation des formes marseillaises. Le chantier italien reprendra-t-il le personnel laissé sur le carreau ? En théorie, rien ne l'y oblige ne s'agissant pas d'une reprise d'entreprise. Mais pour Patrick Daher, président du Conseil de surveillance du GPMM, « après avoir déterminé ses besoins, le repreneur recevra évidemment le personnel présent sur le port ».
San Giorgio del Porto exerce son activité depuis 1928 sur le port de Gênes d'où il annonce réparer 100 navires par an (dont mécanique et haute plaisance) à partir de cinq formes. Dans son appel à projets lancé en juillet dernier, le GPMM demandait aux candidats à l'exploitation des formes d'employer un minimum de 60 personnes, de générer un chiffre d'affaires annuel d'au moins 15 M¤ et d'avoir une expérience en matière de réparation lourde. Ce n'est pas la première fois qu'un italien prendrait les commandes de l'industrie navale marseillaise. Entre 1997 et 2000, Marinvest, filiale de l'italo-helvète MSC avait pris position, sans succès, sur les formes de radoub.
Quand les chantiers reprendront-ils une activité normale ? Le GPMM évoque un possible démarrage fin mars 2010. En attendant, il faudra que le lauréat et le GPMM entrent dans une période de négociations afin d'aboutir à la signature d'une convention définissant les conditions d'occupation du site soumis à appel à projets.