La politique maritime nationale « optimiste et dynamique » souhaitée par le Premier ministre (voir p. 8) peut se résumer, au moins dans un premier temps, en une page et demi à en juger par le communiqué de presse diffusé après le Conseil interministériel de la mer du 8 décembre.
« Le Cimer a adopté le livre bleu «stratégie nationale pour la mer et les océans» qui fixe les grandes orientations stratégiques nationales pour la mer et le littoral.
Ce livre bleu, demandé par le Président de la République (...) consacre le choix d'une politique maritime intégrée et s'inscrit dans le développement de la politique maritime de l'Union européenne. Il réaffirme la place internationale de la France, présente sur les quatre océans.
Afin de donner corps à cette ambition maritime, le Premier ministre et le comité interministériel ont également adopté une série de mesures concrètes :
- création d'une fonction « garde-côtes ». Un comité directeur sera en charge de l'animer et un centre opérationnel lui sera dédié. Un centre unique d'action de l'État en mer sera expérimenté en Polynésie français, dans un premier temps, dès le début 2010.
- création des directions interrégionales de la mer dans le cadre de la réorganisation territoriale des services de l'État.
- création de trois nouvelles aires marines protégées outre-mer : Mayotte, les îles Glorieuses et Europa, toutes situées dans l'Océan Indien dans la perspective de la création d'ici 2020 de 20 % de zones protégées.
- mise à l'étude de deux nouveaux parcs naturels marins en métropole (...).
- élaboration d'un tableau de bord de l'état des mers françaises.
- réforme de l'enseignement maritime et création de l'École nationale supérieur maritime qui va remplacer les écoles nationale de la marine marchande. Elle sera implantée sur les sites des quatre écoles de la marine marchande et délivrera un titre d'ingénieur ». Cela confirme donc, si besoin était, l'annonce de Jean-Louis Borloo du 6 novembre (JMM du 20/11 ; p. 6).
- fusion du Conseil supérieur de l'ENIM et du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels et du bien-être des gens de mer en un Conseil supérieur des gens de mer, doté de prérogatives élargies.
- création d'une plate-forme des énergies marines renouvelables à Brest comme l'a annoncé le Premier ministre aux Assises de l'Économie de la mer.
- accélération de la démarche de planification stratégique de l'éolien en mer afin de lancer dès 2010 des appels d'offres auprès des opérateurs sur les zones favorables.
- création d'un Conseil d'orientation de la recherche et de l'innovation pour la construction et les activités navales (Corican) qui aura pour mission de définir une stratégie française à moyen et long terme pour la recherche, le développement technologique notamment par la définition d'un programme industriel « navire du futur » pour des navires plus économes en énergie, plus propres, plus sûrs et plus intelligents.
Concernant le démantèlement des navires en fin de vie, la France ratifiera a plus tôt l convention pour le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires, dite convention de Hong Kong.
Enfin, le Premier ministre a chargé Pierre Cardo, député des Yvelines, d'une mission parlementaire sur l'opportunité du développement d'une filière française de démantèlement des navires en fin de vie ».
Cela constituera, sans doute, une aide précieuse aux travaux que doit mener d'ici à février 2010, le « chantier opérationne l» consacré au démantèlement des navires lancé par Jean-Louis Borloo début novembre ; l'un des 18 chantiers qui doivent définir les « modalités concrètes et concertées des engagements du Grenelle de la me r» (JMM du 20/11 ; p. 6).
Les Cimer ne se mesurent pas à l'aune de l'importance du dossier de presse mais celui-là ressemble fort à une répétition montrant une marge de progression très significative.
Michel Neumeister
Les phrases en gras sont celles du communiqué.