Bien qu'attendue, la nouvelle a sonné comme un coup de massue sur le monde industrialo-portuaire dunkerquois. Total mène une étude pouvant conduire à la fermeture définitive de la raffinerie des Flandres de Dunkerque, à l'arrêt depuis le 15 septembre. L'usine emploie 370 salariés en direct, induit bien plus du double, et dans une bonne année, pèse en direct quelque 10 Mt de trafics d'hydrocarbures, dont 7 Mt d'entrée de brut. Les 3 Mt de produits raffinés chargés par mer sont destinés au marché américain, très déprimé, au Royaume-Uni, et à des échanges industriels européens. En outre, Total Flandres participe à l'approvisionnement en charge de la Société de la Raffinerie de Dunkerque (SRD), qui produit des bitumes et bases d'huiles, une usine en passe d'être reprise par Colas, et de l'unité de polymérisation du belge Polychim, située à proximité.
C'est la CGT qui a confirmé l'information, à la suite d'un comité central d'entreprise tenu le 3 décembre. La direction du raffinage, indique la CGT, n'a arrêté aucun scénario, entre la fermeture complète, la conversion du site en dépôt, une mise provisoire sous cocon, la vente (des pourparlers avec le russe Lukoil ont tourné court) et le scénario rose, la réalisation du grand arrêt programmé pour mars-avril 2010, et la reprise de l'exploitation. Le marché est très mauvais, surcapacitaire en Europe de 20 %, les marges brutes de raffinage en France se sont effondrées de plus de 40 ¤ à 4 ¤ la tonne début décembre, indique l'Ufip, l'Union française des industries du pétrole.
A.S.