Déposés en juin, les dossiers de transfert de l'activité conteneurs se sont fait retoquer par la Commission nationale d'évaluation. Pour la direction du GPPM qui manie l'art de la litote, « la mise en oeuvre de la réforme portuaire se poursuit ».
Le rouge et l'orange pour les terminaux conteneurs
Le rouge a pourtant été mis au projet du terminal Graveleau de Fos, celui qui avait reçu l'adhésion des agents du GPMM. L'exploitation bicéphale du terminal, Eurofos et Seayard, a rendu impossible, « faute d'un accord pour la création d'une société commune », la cession de gré à gré des outillages aux deux opérateurs. Comme le prévoit la loi du 4 juillet 2008, il faudra donc avoir recours à l'appel à candidatures. La procédure demandera encore plusieurs mois. Les manutentionnaires concernées ne voient pas forcément ce contre-temps d'un mauvais oeil. Ils avaient fait savoir que le prix demandé pour les outillages était surévalué. Et par ces temps de crise, prendre un peu de recul permet de mieux apprécier les choses sans trop craindre de la concurrence.
À Mourepiane, le dossier a dû marquer un arrêt à l'orange. La commission d'évaluation a demandé des compléments d'informations. Vu de Paris, il n'est pas certain que le micmac des bassins Est qui ont vu les agents du GPMM freiner des quatre fers et la prise de participation, comme garantie de pérennité, du GPMM dans le manutentionnaire Intramar, soit d'une très grande clarté. « Le montage est compliqué, reconnaît Jean Claude Terrier, le directeur général, mais on arrive ». La Commission nationale devrait rendre un avis mi-décembre 2009. « On est dans la ligne droite », abonde Patrick Daher.
Quand le fil sera t-il atteint ? « Je ne veux pas donner de dates de calendrier qui ne seront pas respectées. Ni le chiffre des agents concernés par le transfert », se retranche le directeur en avouant « qu'il faudra apprendre à gérer la période transitoire ». Patrick Daher évoque la nécessaire synchronisation dans le temps avec Fos 2XL dont le démarrage est toujours prévu début 2011. Si les graves difficultés que traversent CMA-CGM et de Dubaï Port World, les actionnaires de PortSynergy, le premier opérateur du futur terminal conteneurs, n'ont pas encore affecté le calendrier, les prétentions sont rabattues par la crise. « Si la première marche est trop haute, elle vous fera tomber au lieu de monter », répond Jean- Claude Terrier à la question de savoir si les investisseurs privés de Fos 2XL pourront répondre au contrat initial sur les trafics apportés. « L'idée n'est pas qu'on prenne des engagements irréalistes ».
Le vert pour les terminaux minéralier, céréalier et vracs liquides
L'application de la réforme portuaire pour les terminaux conteneurs ne prend pas du retard. Le directeur général du GPMM s'insurge contre cette interprétation, tirée d'un article paru dans les Echos qui avait titré sur ce retard. C'est qu'à Marseille, rien ne se passe comme ailleurs.
Pour prouver que le pire n'est pas certain, les autres secteurs d'activité ont par contre bouclé leur plan de réforme. Les dossiers des terminaux minéraliers et céréaliers à Fos ont reçu un avis favorable de la commission nationale. Les filiales du groupe belge Sea Invest, Stockfos et Carfos, opérateurs des deux terminaux, doivent présenter leurs futures conventions d'exploitation avant six mois. Par ailleurs, la constitution de la filiale hydrocarbures et vracs liquides, filiale dont la création a été autorisée par les pouvoirs publics et qui doit associer le GPMM à d'autres partenaires, a été annoncée pour courant 2010.